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Le torchon brûle entre les futurs enseignants et le ministère de tutelle

Rien ne va plus entre les futurs enseignants et le ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle. Si le département de Rachid Belmokhtar insiste pour mener sa «réforme» jusqu'au bout, les étudiants sont décidés à poursuivre leur mouvement jusqu'au retrait des deux décrets adoptés par le gouvernement le 23 juillet dernier.

Le torchon brûle entre les futurs enseignants  et le ministère de tutelle
Les enseignants stagiaires ont l’appui de plusieurs syndicats, notamment la Confédération démocratique du travail.

Les futurs professeurs du Maroc poursuivent leur combat contre les deux décrets ministériels (2-15-588 et 2-15-589) adoptés par le gouvernement le 23 juillet dernier. Après leur marche nationale du 12 novembre dernier à Rabat, les enseignants stagiaires ont marché, hier, à Oujda. Leur principale revendication reste l’annulation des deux décrets introduisant un nouveau système de bourses et de concours. Contacté par «Le Matin», l’un des membres de la coordination nationale des enseignants stagiaires des centres régionaux d’éducation et de formation au Maroc, Mostafa Aboulfajr, a souligné que toute action militante doit être coordonnée au niveau national, ce qui n’est pas le cas pour la marche d’Oujda «qui intervient, peut-être, dans un contexte particulier», affirme le coordinateur. Interrogé sur les futures actions que compte entreprendre la coordination, M. Aboulfajr a affirmé que les étudiants sont décidés à s’auto-former à travers des cours en autodidaxie assurés par les étudiants eux-mêmes sans recourir aux services des professeurs. Des sit-in aussi devant les Académies régionales et les wilayas sont aussi prévus dans les prochains jours pour faire entendre la voix des enseignants stagiaires, souligne le coordinateur.

Du côté du gouvernement, le ministre de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle, Rachid Belmokhtar, avait annoncé lors d’un entretien accordé au «Matin» que la décision relative à l’élaboration et la publication des deux décrets a été prise par le gouvernement et non par le ministère de l’Éducation nationale. Concernant la séparation de la formation du recrutement, «le gouvernement a pris cette décision de manière objective et rationnelle, car les étudiants qui suivent des formations en enseignement sont formés pour contribuer à la réalisation d’un chantier de tout un pays et non pas pour une administration ou un ministère particulier», avait souligné le ministre. S’agissant du recrutement des enseignants, le ministre avait affirmé qu’«il posait un sérieux problème, car il fallait mettre en adéquation les postes budgétaires avec le nombre d’étudiants stagiaires en formation, ce qui était impossible à faire, vu que le concours d’entrée aux centres de formation était organisé en juillet, alors que le nombre des postes budgétaires n’était connu qu’au mois de décembre.

Il fallait donc faire une séparation entre la formation et le recrutement.» Défendant les deux décrets portant sa signature, M. Belmokhtar avait aussi affirmé dans son entretien que les besoins enregistrés dans les secteurs privé et public doivent être pris en considération. «Aujourd’hui, nous allons former des étudiants dans les centres de formation en prenant en compte les prévisions, mais aussi les besoins dans les secteurs publics et privés. S’agissant de la révision à la baisse de la bourse, c’est une décision logique, puisque ces étudiants ne sont plus recrutés comme étant des enseignants stagiaires, mais plutôt comme de simples étudiants. Ils doivent désormais être assujettis au règlement régissant les bourses des étudiants», a-t-il souligné. Pour rappel, les enseignants stagiaires ont l’appui de plusieurs syndicats, notamment la Confédération démocratique du travail. Ils exigent le retrait des deux décrets stipulant l’organisation d’un concours de recrutement pour les lauréats de ces centres et refusent la baisse des montants de bourses qui passent de 2.450 à 1.200 dirhams seulement.

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