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Éco-Conseil : En quoi un intrapreneur peut-il être bénéfique pour l’entreprise ?
Faissal Aït El Amria : Un intrapreneur est un collaborateur se situant sur la frontière entre l'entrepreneur et le manager. Afin d’assurer une création de valeur constante et la prise d’initiatives, les entreprises doivent répondre au défi d’innovation en mettant en place un véritable vivier d’idées innovantes. L’intrapreneuriat peut aider l’entreprise à revoir son mode d’organisation ainsi que sa stratégie, même dans le cas où les évolutions de l’environnement lui imposent un rythme accéléré en matière d’adaptation. L’intrapreneur, à mon sens, est un collaborateur qui a la fibre de la créativité et de l’innovation, il vient toujours alimenter la pensée hiérarchique avec des idées nouvelles. C'est un élément actif dans les procédures et dans la conduite du changement. Compétence, réactivité, interactivité, grande intuition et proactivité, tels sont les maitres mots qui le caractérisent sur un plan factuel dans son quotidien en entreprise. Dans un environnement dynamique, l’entreprise doit encourager ses collaborateurs à devenir des intrapreneurs en organisant des équipes-projets, en particulier lorsque l’activité concerne la technologie de pointe ou des secteurs très changeants. Cela dit, que nous soyons face à un initiateur de projets ou à un collaborateur innovateur, il est intéressant d'accorder plus d’autonomie et d’écoute active à l’apport managérial, organisationnel et technique de ces profils.
Comment le manager peut-il identifier un intrapreneur parmi le reste de ses collaborateurs et comment le motiver ?
À vrai dire, aucune instrumentalisation n’existe concernant la reconnaissance des collaborateurs intrapreneurs. Le fait d’identifier ce profil parmi ses collaborateurs dépend de l’esprit et de la personnalité du manager.
Cependant, d’autres variables entrent en jeu, comme la taille de l’entreprise et sa configuration organisationnelle. Une entreprise de petite taille et familiale confiera rarement des projets d’importance et en toute autonomie à un intrapreneur, ce qui a pour conséquence la faible émergence de ce phénomène en entreprise. Dans les structures plus grandes, nous pouvons trouver des formes d’intrapreneuriat selon plusieurs formules. Ce cas est idiosyncrasique, très situationnel et dépend de la nature du besoin pour lequel le projet en intrapreneuriat s’avère légitime et se pose avec acuité dans l’entreprise. Les managers qui valorisent leur capital humain et mettent en place tout un système de gestion des compétences en interne permettant de détecter avec aisance les hauts potentiels. Pour les motiver davantage, l’entreprise les rapproche du centre stratégique avec des intéressements et des rétributions matérielles et immatérielles.
Comment gérer la relation hiérarchique entre le manager et l’intrapreneur pour éviter tout conflit ?
Il est important de montrer les degrés de responsabilité et d’indépendance fixés par la direction de l’entreprise à l’intrapreneur. Trop d’autonomie peut éventuellement laisser place à des conflits entre le manager et l’intrapreneur. À mon sens, avant d'aller dans cette logique, lors de la mise en place de cette collaboration intra-entreprise, il faut délimiter, de manière solennelle, les marges de manœuvre sur un plan formel et par écrit. De même, je pense qu’une organisation par objectif sera l’apanage des formes organisationnelles de ce plan parce que celles-ci s’apparentent plus à des formes d’adhocratie (de «ad hoc», formes d'organisation dans un contexte particulier). La communication est aussi une essence dans cette relation de manager-intrapreneur. L’ajustement mutuel comme mode de coordination révèle le degré d’empathie et de compréhension que doivent avoir les
deux parties.
