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Ahmed Balili signe la première monographie dédiée à son œuvre

Ahmed Balili entame la quatrième phase de son parcours artistique, en exposant jusqu’au 26 mars prochain ses œuvres récentes au Matisse Art Gallery de Casablanca. L’artiste signera lors du vernissage du 6 mars la première monographie dédiée à l'ensemble de ses travaux. Cet ouvrage viendra enrichir la scène culturelle et mettre en valeur l’œuvre d'une vie d'un très grand
artiste.

Ahmed Balili signe la première monographie dédiée à son œuvre
Les œuvres d’Ahmed Balili sont présentes dans de prestigieuses collections particulières et officielles, nationales et étrangères.

Comme tous les peintres autodidactes, Balili vint à la peinture non par simple vocation, mais par nécessité, comme s'il devait à tout prix et dans l'urgence exprimer par le trait, le contour et la couleur ce que son regard captait au fil des jours. Car Balili est d'abord et avant tout un fin observateur, de la vie quotidienne telle qu'elle se déroule dans sa ville natale, Marrakech, et dans ses alentours. Alors, il n'a de cesse de peindre et de repeindre ses scènes qui l'émeuvent, foules des souks, rassemblements à l'occasion des moussems, des mariages. Ses compositions procèdent par juxtaposition et concentration, massification et harmonisation. Aussi le style figuratif de Balili surprend par sa facture moderniste qui allie un géométrisme maîtrisé à un chromatisme épuré. Bien que les figures, humaines et animales, soient mêlées et entremêlées, elles demeurent néanmoins distinctes et distantes dans l'ordre de la visibilité. Les académies des beaux-arts n'enseignent au fond pas autre chose et il y a fort à parier que Mohamed Balili n'a, à vrai dire, rien à envier à ses collègues lauréats de ces prestigieuses académies.

Les œuvres montrées en 2003 à Matisse Art Gallery ont passablement fait parler d’elles. La technique de Balili s’est affinée. La toile a définitivement remplacé les supports jusqu’à présent utilisés (papier, carton). La peinture à l’huile a donné des résultats plus performants. L’artiste dit profiter du temps qu’elle sèche pour réfléchir aux ajouts possibles, pour l’exécution desquels il recourt au pastel huileux, favorable aux retouches, retouches intermittentes et parfois intempestives, comme des pulsions. Balili ne fignole pas, ni cherche à orienter l’effet émotionnel.

«La qualité maîtresse d’un artiste, dit-il, est quand il arrive à sauvegarder son authenticité dans ce qu’il essaye de persuader être son expression propre, unie et unitaire». Et puis Balili laisse le temps faire et le désir de peindre s’accorder au rythme des jours. Quatre années se sont donc écoulées avant qu’il expose à Matisse Art Gallery et trois autres avant la Galerie Bleue, deuxième station de sa troisième étape, cette fois avec des formats inégaux, dont un ou deux très grands. Mêmes thèmes, même enrôlement des personnages, presque le même espace topologique (campagne/ville), une gestion plus intuitive de motifs secondaires (détails architecturaux, objets usuels…), dans un cadre dont la lumière définit la géographie et le type. Les deux expositions ont été généralement bien accueillies, si on les considère comme un tout ; dans ce sillage, Balili va encore produire plusieurs autres œuvres plus ou moins similaires, avec le même brio… Retiré dans sa petite ferme, ayant plus ou moins assuré ses arrières, ne serait-ce que pour un certain temps, il va voir où il en est dans sa création, faire un bilan… Retraite qui va s’échelonner sur trois longues années, et paraît parfois vouloir s’éterniser, au point de susciter un sentiment d’angoisse chez l’artiste. Car, en même temps qu’il travaillait, il dut connaître des retombées matérielles déséquilibrant le rythme de vie qu’il menait, sans parler de crises morales passagères, conséquentes à sa lutte contre l’adversité.

Le fait est qu’au fond Balili, enfermé dans son atelier et n’allant plus que rarement en ville, s’est trouvé confronté à un dilemme : continuer de peindre à l’image de ce qui a été présenté aux dites galeries, ou creuser davantage ses méninges, quitte à déboucher en pays inconnu ?!
Comme c’est quelqu’un qui méprise la facilité et refuse de dormir sur ses lauriers, Balili n’aura d’autre choix que d’aller de l’avant. Aujourd’hui, les œuvres d’Ahmed Balili sont présentes dans de prestigieuses collections particulières et officielles, nationales et étrangères.

De même, son nom figure dans la plupart des ouvrages consacrés à l’histoire de la peinture marocaine, dont celui de Mohammed Sijilmassi (le deuxième), en passant par divers écrits critiques qui comptent. De plus, les œuvres de l’artiste figurent dans des musées étrangers, dont un en Allemagne, ayant pour thème celui du cheval. n L.M.

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