Connexion
C’est donc officiel. Le groupe OCP a finalisé l’acquisition d’environ 10% des actions du brésilien Heringer, pour 55 millions de dollars US. Il s’agit d’une opération hautement stratégique pour le leader national des phosphates. À travers cette prise de participation, l'OCP vise en effet à se joindre au troisième plus grand acteur dans la distribution d’engrais au Brésil (5,5 millions de tonnes produits annuellement, soit 17% des parts de marchés mondiales). Et par ricochet, sécuriser près de 30% de ses livraisons de produits phosphatés destinés au Brésil.
Cette opération va-t-elle ouvrir, dans l’avenir, l’appétit du groupe marocain et l'inciter à prendre des parts plus importantes dans le capital du brésilien ? «À ce stade, l'OCP n’envisage pas de monter dans le capital de Heringer, d’autant plus que cette transaction a été réalisée par voie d’augmentation de capital et que ledit capital sera utilisé, par Heringer, pour accroitre ses capacités de transformation et de distribution d’engrais pour ses marchés cibles», répond-on auprès de l’OCP.
Selon l'OCP, il s’agit là d’un nouveau modèle synergique «producteur-distributeur» que le groupe marocain et son nouveau partenaire souhaitent construire. Sur le terrain, l'OCP va ainsi s’appuyer sur le réseau du brésilien Heringer, en sécurisant un accès à des unités de stockage stratégiques lui offrant un avantage logistique par rapport à ses concurrents internationaux. Le groupe phosphatier pourra aussi codévelopper des produits innovants plus adaptés au marché brésilien. Rappelons que le développement des marchés les plus porteurs est au cœur de la stratégie commerciale de l’OCP. «Le Brésil est devenu un marché incontournable en raison de sa croissance et du dynamisme de son secteur agricole qui s’appuie de plus en plus sur l’importation d’engrais, notamment phosphatés», souligne-t-on auprès du leader mondial des phosphates. En plus de concentrer une grande partie des potentiels d’extension de ses terres arables, le Brésil a eu recours à une fertilisation accrue ces 20 dernières années qui s’est soldée par une croissance de sa production, notamment de Soja (premier producteur mondial), de cannes à sucre (premier producteur mondial) et de maïs (troisième producteur mondial).
Cette tendance se traduit directement dans sa consommation d’engrais, notamment phosphatés, mais plus encore dans ses importations, en raison du manque de réserves locales supplémentaires de phosphates. Selon l'OCP, le leader marocain a ainsi vu quadrupler ses livraisons d’engrais phosphatés au Brésil en l’espace de quelques années.
