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Rachid Taoussi : «la faute incombe à Ruud Krol»

Trois ans après son arrivée à la tête du Raja, Mohamed Boudrika s’est déjà mis à dos les supporters du club. Ces derniers ont hué, sifflé et hurlé réclamant sa démission. Cet échec programmé, Boudrika le doit à plusieurs erreurs de stratégie qu’il a commises depuis trois ans. En fait, son mandat ne fut qu’une suite d’égarements et d'erreurs stratégiques que le club paye aujourd’hui cash.

Rachid Taoussi : «la faute incombe à Ruud Krol»
Sortis en cours de match après avoir contracté des blessures, Omar Boutayeb, Lima Mabide et Anas Soudani semblaient tout aussi désemparés que leurs coéquipiers sur la pelouse.

Dès son élection à la tête du club en 2012, Mohamed Boudrika a eu la maladresse de dissoudre le comité directeur composé des sages du club. Le jeune président s’est ainsi arrogé l’essentiel du pouvoir de décision. Les membres de son bureau sont réduits au rôle de simples figurants. Son inexpérience a fait le reste. D’abord, il a saboté lui-même le projet qu’il a mis sur place avec M’Hamed Fakhir en congédiant ce dernier.

Des recrutements au prix fort

La seconde erreur fut de se lancer dans une politique de changement d’entraîneurs tous azimuts. Le club a vu défiler sept entraîneurs en trois ans. Cette politique irréfléchie a eu pour effet de déstabiliser à chaque fois le groupe, puisque chaque entraîneur qui débarque arrive avec ses idées et surtout réclame de nouveaux renforts.
Les recrutements tous azimuts des joueurs sous l’impulsion d’un conseiller hyper puissant ont non seulement conduit à l'échec sur le plan sportif, mais ont coûté une fortune au club. Résultat des courses, le club traîne aujourd’hui une lourde ardoise de dettes. Au-delà des erreurs stratégiques, force est d’admettre que la communication de Boudrika est désastreuse. Au lieu de peser ses mots, l’homme a multiplié les maladresses en s’attaquant à l’arbitrage, aux journalistes et même à la FRMF, en menaçant de se retirer du bureau fédéral, et parfois même en s’attaquant au WAC, éternel rival du Raja. Ce n’est pas tout. Le président des Verts n’a pas compris que le Raja de Casablanca n’est pas uniquement un club de football, mais un club omnisports. Il s’est mis à dos pratiquement l’ensemble des sections qui l’avaient pourtant accueilli à bras ouverts. Son bras de fer avec Mohamed Saïboub en est le parfait exemple.
Des erreurs, il y en a eu beaucoup d’autres. L’été dernier, Boudrika avait annoncé sa démission avant de faire marche arrière et de se faire réélire pour un nouveau mandat de quatre ans. Il aurait brandi, dimanche, une nouvelle fois, la menace de sa démission après la défaite du Raja contre l'AS FAR pour le compte de la huitième journée. Une information qu’on n’a pas pu vérifier, puisque Bourdika était injoignable lundi et personne au sein du comité n’était en mesure de confirmer ou infirmer hier cette information relayée à grande échelle.

Le départ de Boudrika pourra-t-il arranger les choses ?

Pas sûr que les maux de Raja s’estomperont avec le départ de Boudrika. La crise est tellement profonde que le simple départ d’un homme ne pourra rien régler. Le Raja version Boudrika navigue à vue. Le club ne dispose d’aucune stratégie ni de vision à moyen ou long terme. Le club est géré au jour le jour. C’est ce qui explique en grande partie l'impression d’improvisation qui s'impose quand on observe l'évolution du Raja.
De plus, Boudrika part, son successeur n’aura pas la tâche facile. D’abord, il devra trouver des moyens de financement pour sortir le club de sa crise. Ensuite, débarrasser le club de certaines personnes qui gravitent autour de lui afin de regagner la confiance des annonceurs. C’est dire que ce n’est pas demain que le Raja sortira de la crise.


Rachid Taoussi : «La faute incombe à Krol»

Le Raja a enregistré sa deuxième défaite d’affilée depuis la désignation de Taoussi à la tête du staff technique, en remplacement du Néerlandais Ruud Krol, congédié. Deux matches, deux défaites de suite pour Taoussi, qui a profité de la conférence de presse d’après-match dimanche contre les FAR pour jeter un pavé dans la mare.

Taoussi était dans tous ses états. Il n’a pas digéré la défaite contre les militaires. L'ancien entraîneur du MAS a imputé ce nouveau revers à la naïveté de ses joueurs. À leur tête, El Ouadi par qui le but est venu d’après le coach qui a d’ailleurs râlé à crever les murs dans le vestiaire à la fin du match : «Où sont le métier et les “tahramiates” (ruses) du joueur du Raja ?» Des reproches que le coach a réitérés devant les journalistes, prétextant également «l’agressivité exagérée des militaires, les nombreux blessés et surtout le rajeunissement de l’effectif». C’était facile de deviner sur qui l’index était pointé : Ruud Krol, son prédécesseur. «Oui, j’assume ce que je dis. La faute incombe à Krol et je vous donnerai la preuve : c'est un entraineur qui traine derrière lui une réputation mondiale de grand joueur. Il était donc impossible qu’il accepte des joueurs qu’il n’aurait pas choisis lui-même».

Taoussi a tiré également sans le vouloir sur le préparateur physique : «les joueurs ne sont pas en bonne condition physique et, par conséquent, ne peuvent pas supporter le rythme élevé des grands matchs». Dimanche, face à l'AS FAR, le Raja a déploré trois blessés : Soudani, sorti sur une civière, Mabedé qui a eu une déchirure musculaire et Boutayeb qui a subi une fracture du nez. L’alternative ? Taoussi a indiqué qu'il allait devoir composer avec cette réalité en attendant la trêve. Autrement dit, il compte certainement recourir au recrutement de joueurs en remplacement des recrues de Krol. Mais d’ici là, sera-t-il toujours aux commandes, d'autant que l’échéancier n’est pas de tout repos : il recevra l’OCK, fraichement auréolé du trophée de la Coupe du Trône, et se déplacera à El Jadida pour affronter le Difaa local. Autre facteur qui entre en ligne de compte : la lourde pression du public, très remonté contre le coach. Brahim Oubel

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