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Trois cents tonnes de métaux lourds par an déversées dans l’eau

Malgré l'expérience acquise dans la gestion des ressources hydriques, le Royaume est de plus en plus appelé à relever des défis pour pérenniser sa sécurité hydrique. Le retard accumulé en matière d’assainissement, de réutilisation des eaux usées et de lutte contre la pollution demeure important, c'est ce qui a été révélé lors d'un atelier, à Rabat, sur la dépollution industrielle hydrique.

Trois cents tonnes de métaux lourds par an déversées dans l’eau
La ministre chargée de l'Eau, Charafat Afailal (centre), a présidé un atelier sur la dépollution hydrique le 1er juin 2015.bPh. Kartouch

Le Royaume accorde un intérêt particulier et primordial à la question de la dépollution industrielle hydrique. D’après la ministre déléguée chargée de l’eau, Charafat Afailal, qui intervenait dans le cadre d’un atelier organisé lundi dernier à Rabat sur la dépollution industrielle hydrique, les activités industrielles déversent au Maroc un volume de près d’une centaine de millions de mètres cubes par an à l’intérieur des bassins hydrauliques. Ces eaux usées véhiculent une charge polluante de près de 300.000 tonnes par an de matières organiques et 300 tonnes par an de métaux lourds dans l’eau. Ainsi, face au danger qui guette les sources hydriques, l’État est intervenu en mettant en place des instruments incitatifs afin d’encourager les industriels à s’engager dans le processus de dépollution hydrique. Ces mesures ont consisté notamment en la mise en place du Fonds de dépollution industrielle (FODEP), lancé en 2008 avec l’appui du gouvernement allemand.

L'accompagnement de la Banque mondiale

Ce Fonds a accordé des dons qui s’élèvent à 225 millions de DH pour la réalisation de stations d’épurations en faveur de 100 projets au Maroc, dont 75 sont déjà réalisés et assurent le traitement de 40.000 m3/jour d’eaux usées.

Le Mécanisme volontaire de dépollution industrielle hydrique, lancé quant à lui en 2011, a permis, pour sa part, de mettre à la disposition des industriels une enveloppe de 110 millions de DH sur 4 ans. «À ce jour, 52.5 millions de DH ont été accordés pour le financement de 21 projets de dépollution industrielle, dont 3 ont été réalisés», tient à souligner Afailal. Aussi, l’instauration du FODEP et du Mécanisme de dépollution industrielle aura permis la mise à niveau des industries nationales sur le plan environnemental et la réduction des volumes de rejets liquides, sans traitement, dans le domaine public hydraulique et le milieu récepteur de manière générale. Des efforts salués par Xavier Chauvot de Beauchêne, spécialiste sénior de l'eau et de l'assainissement au département Développement durable du bureau de la Banque mondiale, région Moyen-Orient et Afrique du Nord.

Le même responsable a rappelé l’engagement de son institution à accompagner la dynamique insufflée par le gouvernement du Royaume du Maroc en faveur de la croissance verte solidaire et la mise en place de la collecte et du traitement des eaux usées industrielles.

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