Un nouvel élan devra être donné aux négociations entre Européens et Américains au sujet de la mise sur pied du plus vaste accord de libre-échange au monde. Les deux parties ont, en effet, repris les négociations hier à Bruxelles sur ce projet, en discussion depuis plus d'un an et demi et qui suscite beaucoup de défiance en Europe, a rapporté l’AFP. Ce nouveau round de discussions, le huitième, se tiendra jusqu'à vendredi. Il intervient après la formation de la nouvelle Commission européenne et la nomination de Cecilia Malmström comme commissaire en charge du Commerce.
Il est à noter que l’un des grands débats qu’a suscités ce projet d’ALE porte sur le risque d'ingérence des entreprises étrangères dans les politiques publiques, à travers une procédure d'arbitrage prévue par le projet d'accord. Les inquiétudes des deux partenaires portent également sur la crainte d'une érosion des normes sociales, environnementales et de santé. «C'est le premier round de négociations depuis qu'il a été question d'un “nouveau départ”. Je suis curieuse de voir comment les choses ont évolué», a confié à l'AFP Luisa Santos de Business Europe, un influent groupe de pression favorable à l'instauration du TTIP, selon son acronyme anglais. Il est à rappeler que la Commission européenne a multiplié les initiatives en faveur d'une plus grande transparence, allant jusqu'à publier officiellement le mandat de négociation jusqu'alors tenu secret. «D'ordinaire, les accords de libre-échange se négocient à huis clos dans des salles enfumées. Avec le TTIP, c'est la première fois qu'il y a une fissure dans la porte», souligne Tom Jenkins de la Confédération européenne des syndicats (CES), cité par l’AFP.