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«L’orchestre de minuit» en compétition officielle

Le long métrage qui revient sur la vie du musicien Botbol, a suscité beaucoup de critiques. Dans ce film, le réalisateur Jérôme Cohen-Olivar part sur les traces d’un des maîtres de la musique populaire judéo-marocaine, Marcel Botbol.

«L’orchestre de minuit» en compétition officielle

C’est dans une salle archicomble qu’a été dévoilé le film marocain en compétition officielle au Festival national du film de Tanger, «L’Orchestre de minuit». Durant près de deux heures, les spectateurs ont vécu avec le fils d’un musicien juif son retour au pays natal pour y enterrer son père qui a quitté le Maroc pendant les évènements liés à la guerre du Kippour. Dans ce film, le réalisateur Jérôme Cohen-Olivar part sur les traces d’un des maîtres de la musique populaire judéo-marocaine, Marcel Botbol. Il traite aussi la rupture qui a eu lieu dans la vie des juifs marocains dans les années 70, sur fond de conflit israélo-palestinien. Dans le long métrage, Mikhael Botbol, campé par Avishay Benazra, fils du défunt artiste établi en France, retourne au Maroc pour réunir l’orchestre dispersé de son père dans le but de célébrer ses funérailles, conformément à ses dernières volontés.

Ce film qui se veut loin de la politique, selon le réalisateur, est inspiré de Botbol «le déchiré». C’est ce qui justifie, selon Jérôme Cohen-Olivar, l’absence de la musique de Botbol dans le film. Une musique qui a marqué des générations de Marocains et que beaucoup d’entre eux ont pensé retrouver dans «L’Orchestre de minuit». «J’ai pensé que le réalisateur voulait nous laisser sur notre soif jusqu’à la fin du film, mais j’ai été étonné d’écouter une musique différente», nous confie l’un des spectateurs. «Dans ce film, je reviens à l’humain. La musique n’est qu’un petit élément pour nous rassembler», répond Cohen-Olivar.

Le public s’est également senti perdu concernant le genre du film. «C’est un film personnel. Quand on le fait, on ne s’inscrit pas dans un genre. J’y étais avec intuition et mon seul objectif était de parler de la rupture des juifs marocains avec leur pays», explique le réalisateur. Le film a réussi à transmettre des émotions fortes, même si certains spectateurs, dont des professionnels du cinéma, ont critiqué la touche cinématographique et créative du réalisateur. «J’ai présenté ce film dans plusieurs pays et je n’ai jamais reçu ce genre de remarques qui me paraissent superficielles. J’aurai aimé qu’on me parle du scénario», répond Jérôme Cohen-Olivar. La langue utilisée dans le film était aussi au centre du débat. En effet, les acteurs parlent français, alors que les juifs marocains aimaient et utilisaient le dialecte marocain.

Sur le plateau, le jeune réalisateur a dirigé un casting qui se présente comme une véritable brochette de stars. On découvre ainsi un Gad El Maleh et un Hassan El Fad au jeu très subtil dans le rôle de rabbins. Néanmoins, le jeu d’Aziz Dadès dans le rôle d’Ali, qui rencontre et accompagne Mikhael Botbol, a été très critiqué par la présence, notamment les professionnels qui ont participé au débat qui a suivi la projection. Pour beaucoup d’entre eux, «le personnage campé par Aziz Dadès a pris beaucoup d’ampleur, d'autant que c’est un artiste qui se répète. L’acteur n’a pas su se limiter à son rôle et son personnage». Même si le texte a été écrit pour Gad El Maleh, Hassan El Fad et Aziz Dadès, ce dernier a été jugé trop folklorique. À ce propos, Jérôme Cohen-Olivar répond qu’il a choisi des noms pesants : «Je fais en sorte que le film fonctionne sur le niveau commercial et j’y mets les éléments qu’il faut». 

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