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«Le Maroc va accentuer son rôle pour être à la fois un leader de l’adaptation, proposer des solutions pour le secteur agricole et aider l’Afrique à se développer»

«Le Maroc va accentuer son rôle pour être à la fois un leader  de l’adaptation, proposer des solutions pour le secteur agricole et aider l’Afrique à se développer»
«La COP fut l’occasion d’échanger avec beaucoup de nos clients. Nous avons mis en avant nos réalisations, notamment dans la gestion de l’eau, avec notre filiale Lydec».

Le Matin : Vous avez participé activement à la Journée de l’eau organisée en marge de la COP. Comment évaluez-vous cette action ?
Jean-Louis Chaussade : À mon sens, la Journée officielle d’action pour l’eau du 9 novembre est un moment remarquable qui a mis en lumière un enjeu pour lequel le Groupe Suez est mobilisé, à savoir l’importance de préserver les ressources en eau et combattre le réchauffement climatique ou du moins s’y adapter pour pouvoir faire face aux problèmes de sécheresse, d’urbanisation, de rareté de l’eau… Tout ceci va dans le sens d’une gestion plus raisonnée de cette ressource en déployant les moyens nécessaires pour la préserver afin d’assurer l’alimentation en eau de la population mondiale et ses différents usages : agriculture, industrie… Je trouve que toutes ces priorités ont été fortement mises en avant lors de cette journée.
À noter également que Suez a défendu, au cours de la COP, la «Business Alliance for Water and Climate» qui regroupe aujourd’hui 44 organisations (des entreprises, des ONG...) avec l’objectif d’arriver en 2018 à atteindre 100 signataires cumulant un chiffre d’affaires annuel de 1.000 milliards de dollars. Nous avons beaucoup œuvré pour cette Alliance et avons proposé de la décliner au niveau de chaque pays en commençant d’ailleurs par le Maroc.

Au niveau du Groupe Suez quel était le bilan ?
Pour notre groupe, la COP fut l’occasion d’échanger avec beaucoup de nos clients. Nous avons mis en avant nos réalisations que ce soit dans la gestion de l’eau, avec notre filiale Lydec, ou dans la gestion des déchets notamment la collecte, comme à Casablanca et Tanger, ou la réhabilitation de décharges à l’instar de notre projet à Meknès. D’ailleurs, nous avons largement partagé les actions menées à ce niveau où nous avons réussi à combiner trois éléments extrêmement importants : d’une part, en captant le méthane produit sur la décharge et en le valorisant en électricité permettant ainsi de réduire les émissions de gaz à effet de serre. C’est un élément important dans la mesure où 10% de ces émissions au Maroc proviennent des décharges non contrôlées qu’il faudra donc progressivement réhabiliter. Il y a là un véritable levier pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et Meknès en est un premier exemple.
Le deuxième axe, est d’avoir réussi à réhabiliter complètement une décharge sauvage en un centre d’élimination et de valorisation des déchets qui protège les populations avoisinantes à la fois des nuisances olfactives, mais aussi de la contamination des nappes phréatiques. Enfin, nous avons accompagné la communauté des 150 chiffonniers, qui travaillaient jusqu’alors sur cette décharge dans des conditions difficiles, dans la création d’une coopérative. Leur activité est maintenue, mais surtout formalisée et légalisée. Leurs revenus sont pérennisés et leurs conditions de travail améliorées.
Donc, tant sur le plan sociétal qu’environnemental, les objectifs ont été très largement atteints et montrent ainsi l’engagement du Groupe Suez dans la lutte contre le réchauffement climatique. D’autres engagements ont également été pris par Suez au Maroc en marge de la COP 22, je cite notamment, au niveau de Lydec, l’objectif d’économiser, d’ici 2020, l’équivalent de la consommation en eau d’une ville de 1,2 million d’habitants. C’est une quantité non négligeable dans un pays où beaucoup de régions sont en situation de pénurie d’eau. Nous nous engageons également à atteindre 10% d’énergies renouvelables par rapport à l’énergie consommée. Nous contribuerons aussi à faire éviter 500.000 tonnes d’équivalent CO2 à nos clients d’ici 2020 pour nos activités de recyclage et valorisation des déchets au Maroc.
Ces engagements nous paraissent les plus importants dans un pays qui est pour nous très prometteur puisque nous réalisons à peu près 700 millions d’euros de chiffre d’affaires et nous avons près de 8.000 collaborateurs au sein du Royaume.

Quelle sera l'urgence pour vous en 2017 ?
Je pense qu’en 2017, l’urgence pour le Groupe sera de veiller à être en ligne avec nos engagements de 2020 et bien évidemment de progresser par rapport à 2016. Par exemple, la réduction des émissions de gaz à effet de serre provenant des décharges est un engagement quantifiable qu’il faut tenir dès à présent et mesurer à chaque fois que nous en réhabilitons une.
Pensez-vous à dupliquer votre projet de réhabilitation de la décharge de Meknès dans d’autres pays africains ?
Meknès est un très bel exemple de ce que nous pouvons réaliser dans le domaine de la gestion des déchets. C’est bien évidemment un projet que Suez entend dupliquer, aux côtés des collectivités, au Maroc et en Afrique. D’ailleurs, si le Groupe s’engage à diviser par cinq les émissions de gaz à effet de serre issues des sites d’enfouissement au Maroc, on ne peut y arriver qu’en réalisant dans d’autres villes ce que nous avons fait à Meknès.

Le Maroc garde la présidence de la COP pour l'année 2017. Quels seront les axes vers lesquels vous allez orienter votre collaboration avec le Royaume ?
Pendant cette année, je suis convaincu que le Maroc consolidera la trajectoire qui était la sienne depuis qu’il a accepté d’organiser la COP 22. Les engagements pris par le Maroc seront ainsi poursuivis, notamment la mise en œuvre de son initiative Triple A (Adaptation de l'agriculture africaine). En témoigne d’ailleurs la visite de Sa Majesté le Roi, entamée juste après le Sommet africain de l’action, vers l’Éthiopie. Un autre pays où le Maroc joue un rôle clef pour contribuer au développement de ce pays dans le respect des principes
de la COP. Je pense que le Maroc va accentuer ce rôle pour être à la fois un leader de l’adaptation, proposer des solutions pour le secteur agricole et pour aider l’Afrique à se développer, en particulier, en veillant à ce que les fonds prévus par les Nations les plus riches soient bien au rendez-vous pour permettre à l’Afrique d’avoir accès aux technologies bas carbone. 

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