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2015, l’année du retour de l'excédent dépôt-crédit

2015 aura été marquée par un excèdent dépôt-crédit de 5,4 milliards de DH, contre un déficit de 24 milliards à fin décembre 2014 et de 51 milliards à fin décembre 2013. Les dépôts ont augmenté de 6% à 767 milliards de DH, soit trois fois le rythme de croissance des crédits : 2% à 761 milliards.

2015, l’année du retour de l'excédent dépôt-crédit
Le ralentissement de la croissance des crédits bancaires à la clientèle est principalement dû à la baisse des prêts accordés aux entreprises.

L’état des liquidités du système bancaire s'est remarquablement amélioré en 2015. La situation s’est même corrigée après plusieurs années de déficit. En effet, l’année 2015 a été marquée par un excèdent dépôt-crédit de 5,4 milliards de DH, contre un déficit de 24 milliards DH à fin décembre 2014, de 51 milliards à fin décembre 2013 et de 50 milliards en 2012. Ainsi, le ratio de transformation (crédits/dépôts) s’est corrigé à un niveau de moins de 100% au 31 décembre 2015, contre 103% en 2014, 108% en 2013, mais reste loin du niveau de 2006 (76%), l’année où le secteur bancaire a été marqué par un excédent de dépôts par rapport aux crédits de 103 milliards de DH. La liquidité a été – et demeure – le talon d’Achille des banques. L’intervention de Bank Al Maghrib leur a permis de surmonter les moments de crise les plus durs, notamment entre 2012 et 2014.

Cette amélioration de liquidité enregistrée en 2015 s’explique essentiellement par la poursuite de la croissance des dépôts et par la décélération continue des crédits. En effet, par rapport à 2014, les dépôts ont augmenté de 6% en 2015, atteignant 767 milliards de DH, selon les statistiques publiées par Attijariwafa bank sur le secteur bancaire marocain. Rappelons qu’en moyenne, les dépôts avaient augmenté de 5% entre 2012 et 2014 et d’environ 3% entre 2010 et 2012. Pour ce qui est des crédits, l'année 2015 a été encore une fois marquée par une politique d’offre bancaire plus sensible au risque et une demande de la clientèle jugée faible.

Les crédits clientèle n’ont progressé, en effet, que de près de 2% à 761 milliards de DH. À en croire les statistiques d’Attijariwafa bank sur le secteur bancaire marocain, la croissance des crédits était de 14% entre 2006 et 2012 (8% entre 2010 et 2012), avant de se fixer à 3% entre 2012 et 2014. Selon le PDG d'Attijariwafa bank, Mohamed El Kettani, qui s’exprimait le 1er mars à Casablanca à l’occasion de la présentation des résultats annuels de son groupe, la période 2013-2015 a été marquée par le ralentissement du crédit bancaire en raison, entre autres, de la décélération de la demande de crédit des ménages et des entreprises marocains ainsi que du ralentissement des importations (en valeur) et notamment l’énergie (financées en partie par crédit bancaire).

À cela s’ajoutent l’effet de la réforme de la compensation (délais de paiement financés par crédit bancaire) et le désendettement de plusieurs grandes entreprises et de PME (middle market), notamment dans la promotion immobilière. Le ralentissement de la croissance des crédits bancaires à la clientèle est principalement dû à la baisse des prêts accordés aux entreprises (créances sur sociétés de financement + crédits équipement + crédits trésorerie, y compris comptes courants débiteurs + crédits promotion immobilière + autres crédits). Selon les données du Groupement professionnel des banques du Maroc, les crédits «sains» aux entreprises ont affiché une diminution de 3%.

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