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68% des informaticiens insatisfaits de leur salaire

21% des informaticiens marocains perçoivent un salaire compris entre 4.000 et 6.000 DH/mois ; 68% ne sont pas satisfaits de leur salaire ; le secteur est majoritairement masculin et souffre d’un problème de mixité… Ces enseignements sont tirés d’une enquête réalisée par Rekrute.com et dont les résultats viennent de paraitre.

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Les métiers de l’IT (technologies de l'information) ont fait l’objet d’une enquête menée par Rekrute.com pour mesurer les tendances actuelles en matière de rémunération, identifier les profils les mieux rémunérés et mesurer le niveau de satisfaction des informaticiens au Maroc. Sur un échantillon de 656 répondants, 82% sont de sexe masculin, 63% sont âgées de 25 à 34 ans, 54% ont un niveau Bac+5 ou plus et 34% travaillent dans une TPE (très petite entreprise). Autre donnée essentielle : 71,19% des répondants ont effectué leurs études dans un établissement universitaire marocain, contre 3,05% diplômés à l’étranger. Selon les résultats collectés, seuls 17% des sondés touchent entre 10.000 et 15.000 DH par mois, 21% ont un salaire qui varie entre 4.000 et 6.000 DH par mois et 21% autres déclarent avoir un salaire inférieur à 4.000 DH/mois. Pour ce qui est de la rémunération variable, l’enquête souligne que 65,1% des interrogés n’ont pas de part variable dans leur salaire contre 34,9 qui ont répondu par l’affirmative.

De même, la part des cadres ayant obtenu une augmentation a peu évolué : 65% des répondants n’ont pas eu d’augmentation de salaire en 2015. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation surtout qu'«avec l’explosion de la bulle informatique, beaucoup de jeunes se sont tournés vers cette formation en pensant qu’ils allaient toucher d’importants salaires. Malheureusement, les métiers des SI (systèmes d'information) se sont tellement démocratisés qu’il y a eu beaucoup trop d’offres de compétences sur le marché par rapport à la demande», souligne Houda Aouragh, responsable communication chez ReKrute.com. Côté gros salaires, il ressort des résultats que les secteurs «pharmacie/santé», «conseil et études» et «banque/finance» rétribuent confortablement leurs informaticiens. Dans ces secteurs, la rémunération varie entre 30.000 et 40.000 DH, nous apprend la même source. Les enquêteurs notent, par ailleurs, que le salaire est directement impacté par l’expérience. Sans trop aller dans les détails, quel que soit le niveau d’expérience, la tendance salariale chez les IED (ingénieur en études et développement) varie de 10.000 à 15.000 DH/mois. Celui des techniciens système n’augmente pas beaucoup généralement, même avec un niveau d’expérience avancé, tandis que la rémunération des responsables informatiques est relativement faible. Elle dépasse rarement les 6.000 DH/mois…

Un autre détail qui n'est pas des moindres : 68% des informaticiens marocains ne sont pas satisfaits de leur salaire. Pourquoi ? Selon le cabinet, «l’insatisfaction résulte des salaires bas constatés dans ce secteur vu l’offre qui dépasse très largement la demande du marché de l’emploi ; le secteur souffre aussi d’un problème de mixité. Nous avons noté que 82% des informaticiens aujourd’hui sont des hommes, les femmes n’étant pas attirées par cette branche. En effet, elles sont plus attirées par des secteurs comme la communication, le marketing… qui leur offrent la possibilité de laisser libre cours à leur créativité». L’évaluation du bien-être dans ce secteur n’était pas en reste : la note attribuée à ce volet est de 5,81/10. Toutefois, 77% des répondants sont optimistes pour les prochains mois concernant leurs conditions de travail, contre 23% qui s'avouent pessimistes.

Interrogée sur les perspectives d’avenir du secteur en termes d’évolution salariale, la responsable indique que «les profils doivent prendre conscience qu’il est impératif de suivre la tendance et de se former aux derniers logiciels et outils. Aussi, ces derniers doivent penser à se spécialiser en optant pour des formations fonctionnelles». En dernier lieu, conclut-elle, il est recommandé aux ingénieurs ou informaticiens d’opter pour des formations du type MBA ou master par exemple dans la gestion de projet afin de monter en compétences et aspirer à une évolution salariale
conséquente. 

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