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À partir du 26 février à 19 h, l’œuvre du plasticien, dessinateur, sculpteur, poète, écrivain, collagiste, illustrateur et peintre de décors de théâtre français Alain le Yaouanc s’invite à la Matisse Art Gallery de Marrakech. Œuvre graphique par excellence, approche picturale aux multiples sinuosités chromatiques, le travail de Alain Le Yaouanc est un labyrinthe.
Dédale de couleurs, de formes et de signifiances, cette peinture mélange de nombreux styles et navigue à travers des tendances diverses, le tout mâtiné d’affinités très électives en termes de références anciennes et post-modernes. Ce qui frappe d’emblée dans ce travail, c’est sa complexité déclinée en construction et déconstruction d’un espace éclaté. Alain Le Yaouanc peint le purgatoire moderne, dans une certaine lecture de Jérôme Bosch, avec une quantité impressionnante de silhouettes, d’objets, de bâtiments, dans une jungle urbaine intemporelle. C’est là la force d’un tel travail pictural : offrir un bestiaire humain dans une atmosphère onirique, entre réalités et fantasmes. Corps, parties de corps, lignes graphiques, entrecroisements d’objets et de situations pour donner corps à une féria des sens.
Le rendu final est une réelle radioscopie du monde, avec toute sa difformité, sa complexité, son impossible lecture linéaire. D’où le travail sur le collage, toute cette technique qui consiste à rassembler ce qui en apparence semble impossible à mettre bout à bout. Cela crée en profondeur une grande perspective devant tous ces univers épars qui restent à recomposer. Peinture en puzzle, l’approche de Alain Le Yaouanc est une mise en abime de l’apparence pour en révéler les multiples sens cachés.
