Pour la quatrième nuit consécutive, les bombes ont continué à tomber sur l'est d'Alep, la moitié de la deuxième ville syrienne contrôlée par les rebelles depuis 2012. Ces raids ont fait au moins 128 morts, en très grande majorité des civils, depuis jeudi soir, début de la nouvelle offensive majeure du régime pour reconquérir la totalité d'Alep, selon un décompte de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Parmi eux figurent au moins 20 enfants et 9 femmes. Une source militaire syrienne a affirmé à l'AFP que l'armée continuera de bombarder ce secteur tenu par les rebelles depuis 2012. «L'armée de l'air bombardera tout mouvement des terroristes. C'est une décision irrévocable», a-t-elle dit, assurant que le but était de «reconquérir toutes les régions en Syrie» échappant à son contrôle.
Après avoir profité d'une petite semaine de trêve, la vie s'est considérablement dégradée pour les quelque 250.000 habitants des quartiers rebelles d'Alep totalement assiégés. Ils ne reçoivent plus d'aide de l'extérieur depuis pratiquement deux mois et sont privés depuis samedi d'eau à cause des bombardements selon l'Unicef. Les hôpitaux encore en état de fonctionner «font face à une très forte pression en raison du nombre élevé de blessés et du manque de sang disponible lié en partie à l'absence de chirurgiens spécialisés dans les transfusions», a témoigné lundi une source médicale à l'AFP. Le coût des produits grimpe de jour en jour. Le correspondant de l'AFP a ainsi constaté que le prix de sept portions de pain arabe avait augmenté de 350 livres syriennes (70 cents) la semaine dernière à 500 LS (1 dollar). Certains produits de base, comme le sucre, ne sont plus disponibles.
Les pays occidentaux ont nettement durci le ton ce week-end face au régime et surtout la Russie, accusée directement d'organiser l'offensive sur Alep. L'ambassadeur russe, Vitali Tchourkine, a répété les conditions posées par Moscou, notamment la nécessité de séparer opposition modérée et groupes extrémistes comme l'ex-Front al-Nosra. Le conflit syrien a fait plus de 300.000 morts depuis 2011, selon l'OSDH, et engendré la pire crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale.