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André Azoulay : «Simon Levy était un grand militant qui assumait bien ce que nous sommes dans notre diversité»

Organisée par l’Association des amis du Musée du judaïsme marocain et l’Association Mimouna, en partenariat avec la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc, la première édition des «Rencontres Simon Levy» a constitué un moment fort pour se remémorer le riche parcours de ce militant et défenseur de la pluralité de l’identité marocaine, qualifié d’artisan de la mémoire du judaïsme marocain.

André Azoulay : «Simon Levy était un grand militant qui assumait bien ce que nous sommes dans notre diversité»
Un témoignage fort émouvant d’André Azoulay qui considérait feu Levy comme un compagnon de route.Ph. Kartouch

Tout un parterre de conférenciers, de professeurs universitaires, d'intellectuels, d'étudiants et tous ceux qui ont de l’estime pour feu Simon Levy étaient là pour rendre hommage au legs patrimonial laissé par cet homme qui, durant toute sa vie, n’a cessé de répéter : «Je suis Marocain avant tout». Cinq ans après sa disparition, les différents projets qu’il a menés, tous en relation avec le judaïsme marocain, sont là pour attester son engouement et sa persévérance à donner une image plurielle et harmonieuse d’un Maroc exemplaire. Ainsi, l’idée d’instaurer ce rituel de «Rencontres Simon Levy» n’est là que pour rendre justice à quelqu’un qui a énormément donné à son pays, le Maroc. Mais son travail n’a pas été vain, puisque la reconnaissance est là, à travers cette nombreuse assistance venue pour soutenir sa démarche et poursuivre ce qui a été entamé par lui. «Simon aurait été tellement ému de voir cette salle de la Bibliothèque nationale remplie de toutes les générations», a souligné le Conseiller de S.M. le Roi Mohammed VI, André Azoulay, ajoutant que feu Levy représentait pour sa génération un pionnier et un visionnaire, ayant travaillé pour ce Maroc que nous vivons actuellement. «C’était un grand militant qui assumait bien ce que nous sommes dans notre diversité. Il a résisté à l’amnésie, ne laissant rien sur le bord de la route.

Nous lui sommes tous redevables de cette lucidité et de cet engagement, reconnaissant un Maroc pluriel modelé à travers toutes les civilisations qu’il a accueillies. Nous avons gagné ce combat, entamé par cet homme courageux, dont la vie n’a pas toujours été facile. Mais il avait la rigueur et la culture pour résister aux compromis des aléas de la vie». Un témoignage fort émouvant d’André Azoulay qui considérait feu Levy comme un compagnon de route avec lequel il s’est retrouvé, au fil du temps, sur l’essentiel, à travers un travail inédit et exemplaire que le défunt a, aussi, mené auprès des jeunes en tant que pédagogue et professeur. Cet évènement à caractère culturel et académique a présenté, en guise de témoignage sur l’œuvre de Levy, un petit film réalisé par Younès Laghrari, montrant le travail effectué par feu Levy pour la réappropriation de l’histoire des juifs marocains à travers le Musée juif de Casablanca. À ce propos, la directrice du Musée a évoqué la force politique de feu Simon Levy, qu’il a utilisée dans le créneau culturel pour rassembler tout héritage de valeur de la communauté juive. «On a eu des difficultés pour réunir cet héritage. Mais il faut dire que Simon a milité dans ce sens pendant trois ans pour rassembler ce qu’il a pu», précise la directrice du Musée.

D’autres témoignages ont suivi au cours de cette soirée, notamment celui de l’écrivain Driss Ksikes et du directeur des Archives du Maroc, Jamaâ Baïda. Ce dernier, dont le souvenir de Levy lui rappelle beaucoup de bonnes choses réalisées par cet homme, considère le défunt comme l’exemple d’un vrai Marocain qui a bravé toutes les difficultés et tentatives d’immigration pour travailler son pays. «Quelle ne fut pas ma joie quand ses deux fils Jean et Jacques sont venus me voir pour mettre à la disposition des Archives du Maroc tout l’héritage de leur père ! Ainsi, un fonds Simon Levy a été créé aux Archives du Maroc, retraçant son parcours de militant de gauche et sa carrière professionnelle. Un fonds très riche qui fait état d’une opération de réappropriation indispensable pour la reconnaissance de la diversité du Maroc», renchérit Jamaâ Baïda.cAu cours de cette soirée mémorable, l’un des deux fils de Levy s’est vu décerner un trophée et une attestation en reconnaissance des démarches faites en compagnie de son frère pour la sauvegarde des archives de leur père. La projection du film «Marocains juifs : destins contrariés» de Younes Laghrari, au cours de cet hommage, a été un point fort pour raviver les mémoires à travers des témoignages de Marocains juifs du Maroc et de la diaspora (Israël, France) et des explications d’historiens qui mettent en perspective le contexte historique de l’époque où la communauté juive a décidé de quitter définitivement son pays natal. 

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