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Bouchra Baibanou, toujours plus haut

Caressant le rêve de gravir les sept plus hauts sommets du monde, Bouchra Bibanou est sur le point de réaliser son objectif. Elle s’apprête, en effet, à s’attaquer au toit du monde l’Everest culminant à 8.848 m, en mai prochain.

 Bouchra Baibanou, toujours plus haut
Bouchra Baibanou continue à représenter le Maroc dans diverses manifestations sportives et cumule les succès.

Qui a dit qu’une femme arabe, musulmane, voilée et mère ne pouvait pas réaliser ses rêves même les plus fous ? Bouchra Bibanou, ingénieur d'État en informatique télécom au sein du ministère de l'Équipement et du transport et fondatrice de l'Association Delta évasion, pour la promotion de l'écotourisme, est l’exemple vivant que les femmes sont capables de relever tous les défis. Et celui que s’est fixé Bouchra est de taille : devenir la première femme marocaine à gravir les sept sommets les plus hauts du monde.

Une aventure extravagante que cette maman d’une fille a entamée en 2011. «C’est en atteignant le sommet du Kilimandjaro en Afrique (5.891 m) que j’ai découvert le concept qui consiste à gravir les sept sommets des sept continents. Il est vrai que l’idée semblait un peu folle, mais je me suis dit pourquoi pas. Après tout, qui ne tente rien n’a rien», s’exclame-t-elle. Déterminée, motivée et surtout confiante, Bouchra cumule les succès et réussit en cinq ans à gravir cinq sommets : l’Elbrouz, en Europe avec ses 5.642 m ; le Puncak Jaya en Océanie (4.884 m) ; l’Aconcagua en Amérique du Sud (6.962 m) et le Mont Mckinley en Amérique du Nord (6.194 m). Ce dernier lui a d’ailleurs valu le Wissam Al Moukafaa Al Wataniya de 3e classe (Officier), qu’elle a reçue le 21 août dernier. «Rencontrer Sa Majesté le Roi et Lui parler était un grand honneur pour moi. Je lui suis reconnaissante pour le soutien qu’il m’a accordé en m’octroyant ce Wissam. Cette récompense constitue une véritable motivation pour que je persévère dans mon objectif», explique fièrement l’alpiniste marocaine. Dans sa quête pour atteindre les plus hauts sommets, Bouchra Baibanou s’apprête dans les mois à venir à dompter le toit du monde, qui se trouve en Asie : l’Everest avec ses 8.848 m. Au programme : de l’entrainement, de l’entrainement et encore de l’entrainement. «Gravir les sommets est un défi difficile à réaliser.

Cela demande, et de manière quotidienne, un entrainement physique et mental», précise-t-elle. Et d’ajouter : «Je fais de la musculation pour pouvoir porter un sac à dos de 15 à 20 kg ; du yoga pour apprendre à supporter la solitude et les hauteurs ; en plus des exercices de cardio». L’alpiniste s’entraîne aussi en gravissant régulièrement le mont Toubkal et faisant de l’endurance. L’effort n’étant pas que physique, Bouchra peut aussi compter sur le soutien de sa famille et de son mari qui, selon ses déclarations, ne cessent de l’encourager et de la motiver, surtout dans les moments où elle est démotivée et où elle perd son énergie. «J’ai la chance d’avoir une famille aimante et compréhensive. Chaque fois que je tente de baisser les bras, mon mari et toute ma famille me viennent en aide, me remontent le moral et m’encouragent à continuer», déclare-t-elle. Baibanou assure que l’appui des proches est un élément essentiel pour réaliser ses rêves sans pour autant négliger les autres aspects de sa vie. «Pour moi, réussir ne veut pas dire seulement réaliser mon rêve, mais aussi réussir dans ma vie de famille et ma vie professionnelle. Il faut savoir trouver une harmonie et ne pas négliger un des aspects de sa vie», insiste-t-elle. «Les femmes doivent savoir que tout est possible et il n’est jamais trop tard pour vivre sa vie. Ce n’est pas parce qu’une femme est mariée et mère qu’elle ne peut plus se fixer des objectifs et les atteindre. Le tout est question de motivation, de patience et confiance», conclut-elle.

En attendant de gravir l’Everest, et par la suite le Massif Vinson, en Antarctique avec ses 4.892 m, Bouchra Baibanou continue à représenter le Maroc dans diverses manifestations sportives et cumule les succès. Récemment, l’alpiniste marocaine a décroché le passeport du «Trophée Mer Montagne». Une compétition qui s’est déroulée en France, du 18 au 22 janvier 2016, et au cours de laquelle marins et montagnards se sont donné rendez-vous dans les sommets des Alpes pour trois jours d’épreuves et de compétition sportive. 

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Paroles de femmes

Meryem Lahlou, consultante en stratégie, Business coach

«Des femmes chefs d’entreprise, des femmes entrepreneurs, des femmes cadres, des femmes ingénieurs, des femmes artistes, des femmes politiques aux femmes médecins. De plus en plus nombreuses sur les bancs de l’université et des écoles, il est logique que les citadines marocaines aspirent à une vie active riche et à occuper un ou plusieurs postes de responsabilité aujourd’hui. Des associations professionnelles militent depuis de nombreuses années pour encourager les femmes dans le monde professionnel, pour networker, pour s’entraider, pour surveiller les tendances liées à la diversité, à la parité des salaires et autres rémunérations. Des associations comme celle des femmes chefs d’entreprise au Maroc, AFEM, ou le Cercle des femmes dirigeantes diagnostiquent l’état des lieux, informent sur les opportunités offertes aux femmes marocaines dans le monde professionnel, de la base au sommet, et signalent les nombreux défis qu’il leur reste à relever, comme le crédit de confiance accordé aux femmes dans certaines fonctions ou certains secteurs. Il nous faudrait des radioscopies régulières de l’entrepreneuriat et du leadership au féminin. Je remarque, de manière qualitative, que la valorisation et la reconnaissance des femmes dans le monde professionnel sont plus importantes que par le passé, que des avancées importantes ont été réalisées, mais ce n’est toujours pas suffisant. Il est important de mesurer cette évolution de manière quantitative sur l’axe Casablanca-Rabat, mais aussi au niveau des autres villes au Maroc, puis continuer à réaliser des actions concrètes pour accompagner le management au féminin, le changement de mentalités et l’équilibre vie privée-vie professionnelle.»

Imane Hadouche, coach certifiée

«Pour moi, le 8 mars est un jour comme les autres, le combat ne s'arrête jamais. Cela dit, c'est symboliquement le moment des bilans, de mesurer où j'en suis dans ma carrière et mes réalisations, mais aussi de vérifier mon niveau de bien-être en tant que femme, de redéfinir mon statut de leader féminin dans mon domaine et mon nouveau rôle ou ma nouvelle bataille dans la société civile en tant que féministe active. L'année dernière a été consacrée aux femmes victimes de violences morales, j'avais ouvert des groupes de parole à cette occasion. Cette année, je crois que je vais me pencher sur la question de l'héritage. La femme au Maroc est victime de stéréotypes dépassés, elle est déchirée entre les convenances sociales et la réalité du monde du travail, tous deux impitoyables.
Elle a accumulé les exigences professionnelles et les exigences familiales, et mène une vie pénible, faite de devoirs, mais sans droits. On attend d'elle qu'elle mène de front une vie professionnelle, comme ses acolytes dans le monde moderne, et une autre vie qui ressemble à celle de sa grand-mère, tout en courbant l'échine et en répondant aux exigences et aux attentes des uns et des autres.»

Hajjar El Joundi, réalisatrice

«Tout comme la fête nationale de la femme célébrée en octobre, la Journée internationale de la femme est un événement qui nous rappelle à quel point les femmes marocaines sont extraordinaires. La femme marocaine dont je parle est celle au foyer, l’institutrice, l’infirmière, celle qui œuvre tout le temps pour améliorer les conditions de vie de sa famille, pour faire progresser la société, pour promouvoir l’image du Maroc dans le monde entier. La femme marocaine incarne aujourd’hui la tolérance, le don de soi, l’amour, la bonté et la beauté. Ce sont là quelques atouts dont d’autres femmes au monde ne peuvent pas se vanter. Nous avons, dans notre pays, notre particularité et nos spécificités qui nous différencient des femmes du monde. La femme marocaine est parvenue, grâce à son courage, à trouver le juste équilibre entre ses tâches et ses devoirs envers son foyer, sa famille et sa carrière professionnelle. Elle a ainsi pu atteindre des horizons lointains grâce à l’encouragement de son entourage d’abord, des mentalités qui sont en train de changer au sein de la société et grâce surtout à la vision avant-gardiste de S.M. le Roi qui a fait que nous avons pu bénéficier pleinement de plusieurs droits dont nous jouissons avec beaucoup de bonheur et d’honneur. Je saisis cette occasion donc pour souhaiter toute la réussite, tout le bonheur et toute la joie bien mérités à toutes les Marocaines.»

Lamyaa Ouali, déléguée médicale

«Je ne connais pas les motivations de celui qui a eu l'idée de dédier une journée dans l'année pour célébrer la “femme”. Certainement, il a été mû par un grand sentiment de reconnaissance et peut-être même de culpabilité envers les femmes.
C'est l'occasion pour que le monde entier revienne sur les exploits des femmes, non seulement sur leurs réalisations économiques, sociales ou même politiques, mais simplement rendre hommage à toutes ces femmes “lambda”, qui triment au quotidien pour améliorer les conditions de vie de ceux qui les entourent et rendre leur existence plus douce. Personnellement, je pense que cette reconnaissance doit se manifester tous les jours de l'année, mais puisque nous sommes dans l'ère des célébrations, alors pourquoi pas. Soyons heureuses cette journée, soyons fières et heureuses d'être FEMMES tous les jours.»



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