Menu
Search
Jeudi 28 Mars 2024
S'abonner
close
Accueil next L'humain au centre de l'action future

Claude Senouf lance un triple événement à Rabat

La Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc accueille, jusqu’à fin mai, un triple événement réunissant arts plastiques et cinéma. Ainsi, en parallèle avec les œuvres accrochées de Claude Senouf autour de la thématique «Trace, ombre et signe», on découvre également une vingtaine de travaux de jeunes talents porteurs de trisomie de l’Association marocaine de soutien et d'aide aux personnes trisomiques. Ces deux prestations prendront fin avec la projection du film «Retour à Oujda» de Charlotte Szlocack.

Claude Senouf lance un triple événement à Rabat
Une œuvre de l’artiste-peintre Claude Senouf.

À la question de savoir le lien qui réunit les trois événements, l’artiste Claude Senouf a répondu explicitement : l’humanité. Car, aujourd’hui, comme il le souligne, les valeurs humaines sont bafouées. «Les gens ne trouvent pas de repères sur le plan moral et spirituel. À travers cette manifestation, je voulais exprimer cette dignité et cette liberté qu’on peut atteindre sans manipulations politiques. Je dois dire, dans ce contexte, que le Maroc est un pays extraordinaire. Mais les gens ne mesurent pas les acquis gigantesques réalisés dans ce sens, et ce grâce aux directives de S.M. le Roi Mohammed VI. On trouve beaucoup de jeunes qui aspirent à récupérer leur identité culturelle et religieuse», souligne Claude Senouf, dont les travaux accrochés à la Bibliothèque nationale sont plus que révélateurs des profonds sentiments de l’artiste et d’un subconscient qui dégage ce qu’il a accumulé durant toute une vie.

«Ce sont des signes, des formes, des symboles pas forcément intelligibles. Mais ce sont des traces de tout ce qui a été gravé dans ma mémoire pendant mon vécu à Casablanca et ailleurs. Il y a une sorte d’affinité spirituelle profonde avec mon vécu. J’ai été, aussi, imprégné du mouvement de certains peintres californiens célèbres que j’ai côtoyés de très près. Il faut dire que le film “Retour à Oujda” de Charlotte Szlocack est, également, une démarche dans le sens de la dignité et de la morale», explique Claude Sénouf, qui partage son temps entre Casablanca, Paris et le Moyen-Orient, réalisant des documentaires télévisés et de radio, tout en se spécialisant dans des productions sur le Moyen-Orient, dont il connaît les méandres palestiniens et israéliens.
D’ailleurs, dans son site Web, il fait des commentaires sur l’actualité proche-orientale et diffuse les vidéos qu’il a réalisées avec les leaders du Proche-Orient. Les arts plastiques lui sont, aussi, très familiers, car il a mené des recherches depuis de longues années. Son travail fait preuve d’une conception faite d'exigence et d'honnêteté foncière, mais aussi d'instinct immédiat, de rêve fugace et de poésie impalpable. Et ces deux aspects s'harmonisent pour s'incarner littéralement dans la matière, le pigment, le trait et la lumière.
Le philosophe et le sociologue français George Lapassade, décédé en 2008, compare la quête intérieure de Senouf à la rencontre des monothéismes qui n’a pas réussi à effacer les traces de cultes plus anciens. «Claude Senouf voulait retrouver, par une sorte de dérive maitrisée, un monde de totems surdéterminé par l’effort de l’imaginaire et habité de fantasmes originaires.

Le bonheur quotidien du culte de la mer et de la terre rouge qui ressurgissent constamment pour rappeler par une sorte de fièvre soudaine explosant au milieu de plages de calme une hâte d’exister par laquelle la modernité vient séjourner au milieu de la tradition». C’est comme le film «Retour à Oujda» de Charlotte Szlocack, dont la projection est prévue pour le 30 mai, qui parle d'un temps révolu, qu'il serait important de rappeler à l'époque que nous vivons. Il raconte un voyage de retour, 30 ans après son départ au moment de l’Indépendance, d’un groupe de l’ancienne communauté juive d’Oujda, et tout ce que cela peut raviver en termes de mémoire et de forts liens entre juifs et musulmans.

Lisez nos e-Papers