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Comment devenir plus flexible face aux changements

Souvent perçu comme une menace plutôt qu’une opportunité, tout changement professionnel génère son lot de peurs, de doutes et d’inquiétudes. Pour bien gérer cette situation, les professionnels du développement professionnel recommandent de développer la flexibilité comportementale. Une attitude qui repose sur l’écoute active et l’observation et qui consiste à agir en mode action plutôt qu’en mode réaction afin de tirer profit d’un changement professionnel. Le point avec Nahed Rachad, coach, conférencière et experte en leadership, entrepreneuriat et stratégie de réussite.

Comment devenir plus flexible face aux changements
Se remettre en question, se former, se coacher, avoir des mentors sont, entre autres, des éléments importants pour réussir un processus de changement.

Éco-Conseil : La flexibilité comportementale, de quoi parle-t-on ?
Nahed Rachad : Le changement constitue un phénomène naturel et la meilleure attitude à adopter c’est de «l’embrasser» au lieu de s’y opposer. D’ailleurs, la vie quotidienne est pleine de situations de changements, notamment les divorces, les ruptures, les accidents de parcours, etc. Si on ne prend donc pas la peine d’accepter le changement tout en étant flexible, on finit par se retrouver dans la résistance. En résumé, pour définir la flexibilité, je dirai qu’il s’agit de notre capacité à surfer sur la vague de tout ce que la vie va mettre sur notre chemin. Autrement dit, c’est notre faculté d'utiliser ces événements beaucoup plus comme une force que comme une fragilité et d’accepter qu’il y ait des choses qu’on ne peut pas du tout changer.

En entreprise, quels moyens se donner pour comprendre les comportements des autres et s’y adapter ?
Avant de chercher à comprendre les autres collaborateurs, il est incontournable de se comprendre soi-même, d’être conscient de son propre comportement et de son degré de flexibilité dans une situation de changement. D’ailleurs, les personnes qui y résistent ne s’en rendent toujours pas compte et c’est ce qui explique qu’elles n’adoptent pas des attitudes pour évoluer.
De ce fait, la première chose à faire consiste à essayer d’observer son propre comportement dans une situation de changement, puisque, admettons-le, on ne peut ni modifier, ni améliorer quelque chose dont on n’est pas conscient. Mieux encore, dès qu’on est conscient de la situation, 50% du problème est résolu. Ainsi, pour être conscient de son comportement face au changement, il est important d’écouter les feedbacks de son environnement et d'être ouvert à la critique constructive. Ensuite, au lieu de rester fixé sur les questions qui ne permettent pas de passer à l’action, telles que «Comment les choses doivent être ?» ou «Comment les choses vont évoluer ?», il serait plus utile de se dire une phrase magique que j’apprécie beaucoup : «OK, c’est comme ça pour le moment».
Dès qu’on prononce cette phrase, on est un peu soulagé puisqu’on se rend compte que si c’est comme ça pour le moment, c’est que les choses vont certainement changer d’ici quelques jours, voire quelques minutes.

L’acceptation du changement est donc l’un des principes de la flexibilité comportementale. Pourriez-vous nous en dire plus ?
L’acceptation du changement passe par plusieurs points :
• Avoir de la volonté : beaucoup de personnes refusent de modifier leurs habitudes, d’adopter de nouvelles postures, voire d’entendre parler de changement. Or, pour accepter le changement, il faut d’abord le vouloir.
• Se remettre en question : cela est fondamental puisqu’à mon avis, celui qui n’avance pas meurt. Ainsi, se remettre en question, se former, se coacher, avoir des mentors sont, entre autres, des éléments importants pour réussir un processus de changement.
• Changer sa façon de voir les choses : face à une situation déstabilisante en entreprise, on a le choix entre deux possibilités : soit prendre cette situation négativement, soit chercher à en tirer profit. Cette deuxième attitude, qui est d’ailleurs la bonne, consiste à apprendre et à chercher à en tirer une leçon pour évoluer.
• Être dans l’amélioration continue : la personne qu’on est aujourd’hui est certainement mieux que celle qu’on a été hier et ça, je l’espère pour vous.
• Persister : quoi qu’il arrive, il est important de persister, parce qu’il faut plus de 21 jours pour qu’un changement s’installe.

Quelles sont vos recommandations pour développer son sens de l’écoute et de l’observation, facteurs clés de la flexibilité ?
Je recommande d’être à l’écoute de soi et de ses émotions avant d’être à l’écoute de l’autre et d’être en mode action et non pas en mode réaction : quand on est en mode action, on est en mode pouvoir puisqu’on est centré sur soi, sur ses émotions et sur ce qu’on a envie de dire, ce qui suscite le respect chez l’autre.
Néanmoins, dès qu’on est en mode réaction, on est en perte de pouvoir, vu qu’on est dans «qu’est-ce que l’autre a dit», «qu’est-ce qu’il a pensé», «pourquoi il a fait ça», etc., ce qui ne permet pas d’avancer. Je termine avec un exercice : à chaque fois qu’on se sent bloqué dans une situation d’inflexibilité ou de résistance : d’abord, se dire OK, j’accepte ce qui m’arrive et que ça soit comme ça pour le moment. Ensuite, faire un check up : comment je me sens là dans mon corps, spécialement dans mon cœur et dans mon estomac, puisque c’est là où ça se passe généralement ? À titre d’exemple : «je sens que j’ai le cœur enchainé et comme si j’avais reçu un coup de poing dans mon ventre».
Une fois qu’on a donné une image correspondant à notre ressenti, il s’agit maintenant de fermer les yeux, de prendre une longue inspire et d'imaginer qu’on respire par ces deux organes et que cette respiration permet de se libérer, cela permettra de dépasser la situation de blocage. Pour conclure, je dirai que lire ces conseils est certes bénéfique, mais passer à l’action est encore mieux.

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