Le Maroc, à l’instar des pays du monde, a célébré, hier à Rabat, la Journée mondiale de l'alimentation. C’était l’occasion de dresser un état des lieux de la situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture et d'évaluer les politiques et les stratégies engagées en matière de sécurité alimentaire et des changements climatiques. Pour le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Mohammed Sadiki, qui s’exprimait lors d’un séminaire organisé à cette occasion sur le thème «Le climat change, l’alimentation et l’agriculture aussi», la célébration de cette journée revêt cette année une importance particulière, dans la mesure où elle marque le 71e anniversaire de la création de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et intervient à la veille de la COP 22.
Cette rencontre constitue donc une opportunité pour aborder les défis à relever par l’agriculture. En effet, si l’agriculture contribue à l’émission des gaz à effet de serre (à hauteur de 5,2%) et est de ce fait responsable du dérèglement climatique, elle subit en retour lourdement le changement climatique avec un impact local sur les récoltes et un impact global sur la carte agricole mondiale et le commerce agricole international. Et pourtant, l’agriculture est paradoxalement, souligne M. Sadiki, la seule activité humaine capable non seulement de réduire ces émissions de gaz à effet de serre, mais également de fixer du carbone dans le sol et dans la biomasse grâce à la photosynthèse.
Évoquant le cas du Maroc, M. Sadiki a rappelé les actions déployées par le Royaume pour faire face aux changements climatiques ainsi que sa stratégie Plan Maroc vert qui a permis d’établir le lien entre le développement agricole et les changements climatiques en choisissant de relever le triple défi d’assurer la sécurité alimentaire quantitative et qualitative tout en protégeant l’environnement et les ressources naturelles et en s’adaptant aux changements climatiques. Ainsi et grâce à cette stratégie, le Maroc est parvenu, depuis 2008, à augmenter la valeur ajoutée du secteur agricole tout en contenant les impacts des crises climatiques.
Une résilience qui tient, selon M. Sadiki, à l’extension et l’efficience de l’irrigation ainsi qu’à la stratégie de reconversion progressive d’une partie des systèmes de production, notamment céréaliers, dans les zones à faible vocation, vers des systèmes à base de plantations et de cultures associées plus résilientes et plus rémunératrices. Cette évolution de la structure de la valeur ajoutée agricole, attribuée au Plan Maroc vert, a notamment permis d’enrayer l’impact de la volatilité de la production céréalière sur la croissance du secteur. Toujours est-il, note M. Sadiki, que l’amélioration de ces résultats reste tributaire de la poursuite des efforts, la multiplication des mesures et la mobilisation des fonds nécessaires visant à faciliter l’adaptation des systèmes de production des personnes et des sociétés aux changements climatiques.