Les attaques ayant touché Tartous et Jablé sont inédites dans ces villes relativement épargnées par la guerre qui ravage la Syrie depuis cinq ans. Avec un bilan de 121 morts, elles sont également les plus meurtrières depuis 30 ans dans ces bastions du Chef de l'État Bachar Al-Assad. Il s'agit des attentats les plus meurtriers depuis ceux du 16 avril 1986, lors que des bombes avaient explosé à Tartous et dans d'autres localités avoisinantes, faisant 144 tués. Ces attentats sans précédent ont été menés alors que l'État islamique (EI) fait face à une pression croissante en Syrie comme en Irak, où les forces gouvernementales ont lancé lundi la bataille pour chasser les jihadistes de la ville de Fallouja. À Tartous, la série d'attentats a eu lieu lorsque deux kamikazes se sont fait exploser à l'intérieur de la gare routière, suivis de l'explosion d'une voiture piégée à l'extérieur, selon une source policière.
Un quart d'heure plus tard, des explosions se sont produites simultanément à Jablé, à 60 km plus au Nord, devant la gare routière, la compagnie d'électricité et deux hôpitaux, a indiqué à l'AFP une source policière. Le mode opératoire est la marque de fabrique d'Al-Qaïda, dont est issu l'EI, qui a revendiqué ces attaques, selon l'agence Amaq, liée à l'organisation ultraradicale. Ce dernier groupe n'a pas de présence connue sur la côte syrienne, contrairement au Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, qui combat le régime dans la province de Lattaquié. Mais l'organisation compte énormément sur ses cellules dormantes pour attaquer ses ennemis. Tartous et Jablé accueillent respectivement la base maritime et l'aéroport militaire du contingent russe soutenant les forces gouvernementales. «La montée des tensions et de l'activité terroriste en Syrie ne peut que susciter une grande inquiétude», a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, dont le pays mène depuis huit mois des frappes contre les adversaires du régime d'Assad.