Du haut de ses 19 ans, le jeune prodige Kendji Girac a fait vivre mardi dernier au public de Mawazine, sur la scène OLM-Souissi, une soirée festive et colorée au rythme de sonorités «gipsy pop», un style musical qu'il s'est approprié avec fierté pour afficher ses racines gitanes auxquelles il est très attaché. Son concert dans le cadre de la 15e édition du Festival Mawazine, rythmes du monde (20-28 mai) a été à la hauteur des attentes, séduisant un large public composé en majorité d'enfants et d’adolescents, venus découvrir de près cette star de la chanson dont l'ascension fulgurante tient du conte de fées. Issu de la communauté des gens du voyage, Kendji s'est fait connaître sur Internet en 2013 avec une reprise gipsy du tube «Bella» de Maître Gims, dont la vidéo a été vue plus de cinq millions de fois sur YouTube.
Le jour même, la voix douce et mélodieuse de la chanteuse libanaise Yara, l'une des figures artistiques les plus prestigieuses du Moyen-Orient, a résonné sur la scène Nahda. Élégante comme à son habitude dans sa jolie robe rouge, la sublime Yara a été accueillie chaleureusement par un public assoiffé de bonne musique et de romantisme, à une époque où la guerre et les conflits éclipsent l'amour et les sentiments nobles. Invitant le public à intégrer son univers féérique, la star libanaise a enchanté avec une sélection de ses meilleurs titres puisés dans ses anciens et récents albums comme «Twassa Fiye», «Sodfa», ou encore «Maghroum». Yara a ainsi réussi à conquérir une assistance acquise à sa cause avec des chansons qui célèbrent la vie et mettent en valeur le joli timbre de voix de la star libanaise et ses bons choix musicaux. La chanteuse avait affirmé, au cours d'une conférence de presse en prévision du concert, que la chanson marocaine serait présente dans ses projets à venir.
Les groupes musicaux Hoba Hoba Spirit, Darga et Gabacho Maroc ont livré, dans la même soirée, un concert des plus tonitruants en se succédant sur la grande scène de Salé.
Les fans inconditionnels des musiques fusion, afro, gnaoua, reggae, allaoui, rock, ska, dub, funk et jazz avaient droit à un régal et à un véritable feu d’artifice de styles et de rythmes. Une création maroco-espagnole inédite, fruit d’improvisation, mettant en avant le mariage entre musique gnaoua et flamenco, est venue enrichir, mardi soir, de chants mystiques le Festival Mawazine et continuent d’enchanter sur le site emblématique de Rabat les inconditionnels de la programmation musicale de la scène de Chellah en quête de découverte de rythmes du monde. Cette extraordinaire fusion a charmé le public, mêlant avec brio la profonde voix de flamenco d'Ines Bacan et les sonorités envoûtantes de la musique gnaoua avec un Majid Bekkas formidable au guembri, accompagné du guitariste Pedro Soler et de son fils Gaspar Claus au violoncelle.