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L’Association africaine d’économie et de politique de santé a organisé, lundi dernier à Rabat, sa quatrième conférence internationale sur le thème «Les politiques sanitaires et l’économie de la santé en Afrique». Cette manifestation, organisée en collaboration avec le ministère de la Santé, le Réseau maghrébin d’économie et des systèmes de santé (Ressma) et l’École nationale de santé publique (ENSP), fait suite à la troisième conférence organisée au Kenya en 2014. Selon le directeur exécutif de l’association, Chris Atim, l’objectif de la quatrième conférence est de promouvoir le débat et la discussion entre les chercheurs africains et internationaux, les experts et les décideurs politiques concernant les objectifs de développement durable, le cadre de la grande convergence et l’agenda en matière de santé en Afrique.
Cette manifestation tend également à soutenir les décideurs dans la définition de programmes de recherche relatifs au financement.
En effet, malgré l’existence de signes indiquant l’élaboration de politiques du secteur de la santé en Afrique profitant de l’éclairage fourni par l’analyse de l’économie, la politique et le financement de la santé, rares sont les pays qui tiennent compte de ces analyses et de ces outils. En effet, la prise de conscience de cette problématique varie d’un pays à l'autre et est souvent très insuffisante, voire inexistante. «Nous sommes conscients de ces lacunes. C’est dans ce sens que nous organisons ces conférences. Ce genre de manifestation contribue au renforcement des capacités et à la mise en réseau des experts travaillant dans ces domaines en Afrique», note M. Atim.
Plus qu’une simple problématique, la mobilisation de financements dans le domaine de la santé est considérée comme un vrai défi à relever par les gouvernements, comme l’indique Abdelali Belghiti Alaoui, secrétaire général du ministère de la Santé, d’où l’intérêt de former et renforcer les capacités des autorités publiques. «Il devient nécessaire de maitriser la gestion des financements. Mieux encore, il faudra pouvoir s’approprier les différents outils de maitrise de ces financements», explique-t-il. Abordant le cas du Maroc, M. Belghiti s’est félicité du taux de couverture sociale qui a atteint 62%, notant que ce volet absorbe une grande partie du financement. Le haut responsable a par ailleurs souligné que le pari à remporter actuellement reste l’augmentation de ce taux de couverture pour atteindre 90% en 2025.
Un objectif ambitieux salué par Redouane Belbouab, président du Réseau magrébin de l’économie de la santé. Ce dernier a indiqué que la généralisation de la couverture médicale deviendra au futur l’un des objectifs majeurs du développement. «Je tiens à souligner à cet égard que le problème du financement de la couverture médicale demeure présent dans pratiquement tous les pays africains, d’où l’importance d’échanger les expériences lors de cette conférence afin de s’inspirer des pays ayant su relever le défi du financement», note-t-il. Il convient de souligner que cette conférence a connu une forte participation de représentants de pays africains. En effet plus de 200 experts venant de 20 pays ont répondu présent à cet événement qui se poursuivra jusqu’à ce jeudi 29 septembre.
