Les défis environnementaux exigent une approche multidisciplinaire, ont souligné des chercheurs lors d'un colloque sur les «Défis environnementaux : écosystèmes et changements climatiques» organisé par La Fondation Roi Abdul Aziz Al Saoud pour les études islamiques en fin de semaine dernière à Casablanca. Dans un rapport rendu public en 2014 et intitulé «Politique du changement climatique au Maroc», le ministère délégué chargé de l'Environnement rappelle que le quatrième rapport d’évaluation du climat du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) souligne que, «situé en Afrique et disposant d’une façade méditerranéenne importante, le Maroc est un pays très vulnérable à la variabilité du climat». Selon la même source, les projections climatiques établies par la Direction de la météorologie nationale prévoient une augmentation des températures moyennes estivales de l’ordre de 2 à 6°C et une régression de 20% en moyenne des précipitations, accompagnée de l'accélération des phénomènes extrêmes, notamment les sécheresses et les inondations.
Aussi, les intervenants au colloque de Casablanca ont expliqué, rapporte la MAP, que les choix techniques, organisationnels, économiques et politiques pour faire face à la crise écologique actuelle requièrent un élargissement de la base d’informations disponibles par des études d’impacts en vue de renforcer les capacités de régénération de l’ensemble des organismes vivants. Michel Van Praet, professeur émérite du Museum français d’histoire naturelle, a relevé que des altérations des cycles du climat et de la biodiversité sont susceptibles d’altérer les conditions d’existence des générations futures et de fragiliser dès à présent les plus pauvres. Catherine Larrère, professeur à l’Université Panthéon Sorbonne de Paris, a fait remarquer que l’exploitation irrationnelle des ressources naturelles menace la vie humaine, notant dans cette optique que les activités industrielles nuisent gravement à l’environnement. Pour faire face aux changements climatiques, le Maroc a adopté une stratégie d'adaptation et d'atténuation qui repose essentiellement sur la réduction de 42% des émissions de gaz à effet de serre et une capacité électrique produite à hauteur de 52% à partir d'énergies renouvelables à l'horizon 2030.