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Entreprendre, un état d’esprit et des compétences à développer

Quelle est la réalité de l’entrepreneuriat au Maroc ? Les jeunes sont-ils assez préparés à entreprendre ? Sont-ils suffisamment encouragés pour le faire ? Ces idées et d’autres ont été débattues lors de la conférence inaugurale d’Adalia School of Business au titre de l’année 2016.

Entreprendre, un état d’esprit  et des compétences à développer
La conférence d’Adali School of Business au titre de l’année 2016 a été marquée par la présence des entrepreneurs et des spécialistes de l’écosystème de la start-up.

L’entrepreneuriat est un état d’esprit qui doit être inculqué chez les jeunes, dès le jeune âge, pour leur permettre de rêver, de mobiliser leur énergie dans la concrétisation de leur rêve et surtout de mesurer les risques avant de prendre des décisions. C’est le constat qui ressort d’une conférence-débat organisée par Adalia School of Businness, mardi 9 février à Casablanca, sur le thème «Entrepreneuriat au Maroc, fantasmes et réalités». L’objectif étant de tenter d'établir un diagnostic de la situation de l’entrepreneuriat au Maroc, d’analyser les différents facteurs qui empêchent les jeunes de prendre des décisions et surtout d’échanger sur les bonnes pratiques et les compétences à adopter pour réussir dans un projet d’entreprise.

Grâce à un contact permanent avec les jeunes entrepreneurs, M’hammed Abbad Andaloussi, président d’Injaz Al Maghrib, a tenu à tirer la sonnette d’alarme. «Les jeunes au Maroc n’ont pas été suffisamment préparés à l’entrepreneuriat», a-t-il déclaré, avant d’ajouter que c’est ce qui explique la baisse de prises d’initiatives dans ce sens. En effet, les jeunes doivent être sensibilisés, mais aussi accompagnés pour développer l’esprit de l’entrepreneuriat, et c’est le rôle de l’école. Un constat confirmé par le DG et co-fondateur d’Adalia School of Business, Grégory Guéneau. Selon ce dernier, l’école constitue un environnement protégé qui permet à tout un chacun d’apprendre à se comporter en tant qu’entrepreneur et à s’entrainer à la prise de risques et de décisions tout en étant encadré par des intervenants et des experts.

Idriss Berrada, DG Attijari Wafa Bank Corporate Finance, a mis l’accent, pour sa part, sur l’influence qu’exerce l’entourage, notamment, la famille sur les jeunes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat. Au fait, «quand on est membre d’une famille qui a une culture entrepreneuriale, on a moins de freins culturels à se lancer». C’est donc une influence négative qui encourage les jeunes à rechercher de la stabilité plutôt que de prendre des risques et mettre leur vie en danger. À cet élément s’ajoutent les verrous psychologiques qui empêchent d’avancer. Qu’on le veuille ou pas, les jeunes reçoivent des messages contraignants de la part de leur entourage, type : «Il ne faut pas tomber», «Il faut être toujours parfait», «Il faut chercher à faire plaisir aux autres».

Ces messages créent, au fait, chez le jeune des peurs d’échouer ou d’être rejeté par la société et c’est ce qui peut expliquer, selon le journaliste Ouadih Dada, la baisse de prises d’initiatives chez les jeunes malgré tous les efforts déployés par les associations d’entrepreneuriat. Or, «ce qu’il convient d’expliquer aux jeunes dès leur jeune âge, c’est que l’échec ne doit pas être vécu comme tel, mais plutôt comme un apprentissage», a fait savoir M. Berrada. Parallèlement, selon Fatima Zahra Oukacha, directrice de CEED Maroc, c’est surtout la volonté de prendre des risques qui pousse un jeune à créer sa propre entreprise. Néanmoins, les jeunes lient souvent la prise de risque à la phase de la création. Or «les obstacles qu’on rencontre à partir des deuxième et troisième années d’activité sont encore plus insurmontables que ceux qu’on rencontre au début et c’est d’ailleurs un élément sur lequel les futurs entrepreneurs ne sont pas tous sensibilisés», a-t-elle expliqué. Il faut également noter que tout projet d’entreprendre nécessite une maitrise de certaines compétences qui permettront aux jeunes de réussir. «Certes, le business plan et les moyens de financement sont des éléments importants pour la réussite d’un projet, mais le plus important c’est d’avoir les compétences nécessaires pour tester son idée, en être convaincu et être capable de la défendre», a fait savoir Idriss Berrada. Une vision claire à moyen et long termes du projet, une capacité de prendre des décisions, un apprentissage et un sens du partage avec les autres sont, entre autres, des attitudes fortement recommandées par les experts. 

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