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L’innovation managériale, un enjeu de performance et de pérennité

C’est désormais connu, l’innovation managériale n’est plus un choix, c’est une obligation pour assurer la performance et la pérennité des entreprises sur le marché. Au-delà de l’adoption d’une nouvelle stratégie pour se distinguer des concurrents, les managers sont invités à ré-inventer leur style de management et à adopter de nouveaux modes de fonctionnement favorisant la prise d’initiative et l’autonomie de leurs collaborateurs. Éclairages avec Mohamed Benouarrek, directeur du Pôle stratégie, organisation et capital humain à Promamec.

L’innovation managériale, un enjeu  de performance et de pérennité
Le top management doit prévoir des incentives pour toute proposition nouvelle apportant une plus-value à l’entreprise.

Éco-Conseil : Sur quoi porte l'innovation managériale ?
Mohamed Benouarrek : Souvent, l’innovation est associée à certaines fonctions comme c’est le cas pour la recherche et le développement (R&D), le marketing ou encore le merchandising. Nous oublions deux principes de base. Primo, l’innovation n’est pas limitée en termes de champs d’application. Secundo, l’innovation n’est pas l'apanage de laboratoires et de domaines scientifiques.
On peut innover en stratégies, tactiques, procédures, etc. Toutes les fonctions se livrent à l’innovation. En GRH, par exemple, nous pouvons innover en activités sociales, tests de recrutement, approches d’intégration des nouvelles recrues, Team building, politiques de rémunération, marketing RH, Assessment centers, etc. En achats et approvisionnement, les centrales d’achat étaient un bel exemple d’innovation et de «think outside the box». En systèmes d’information, les innovations sont innombrables et ont contribué à une ré-évolution des modes et systèmes de management. L’innovation managériale s’articule autour de solutions nouvelles dans tous les domaines et secteurs d’activité. Comment faire autrement ? Comment challenger l’existant et expérimenter d’autres approches, outils ou angles de vision ? La question n’est pas simple, car le premier obstacle face à l’innovation n’est autre que la myopie causée par le référencement des habitudes et l’incapacité de sortir du bornage quotidien. Des fois aussi, la peur d’expérimenter autre chose, et bien entendu la peur d’échouer, forment de sérieux blocages face à l’innovation.

Pourquoi les entreprises devaient-elles s’engager dans une démarche d'innovation managériale ?
Les entreprises qui n’innovent pas sont condamnées à disparaître ou bien, dans les meilleurs cas, à rester des
suiveuses. Ceci est applicable non seulement à l’innovation des produits et/ou services, mais également aux modes de management pour différentes finalités : excellence opérationnelle, agilité organisationnelle, efficience, Cost killing, etc. Les entreprises qui ont résisté aux changements macro-évolutionnaires et aux innovations sont enterrées aux cimetières des dinosaures. Que ce soit dans le domaine de photographie, nouvelles technologies, secteur pharmaceutique ou autre, plusieurs entreprises ont payé cher les frais.
Une revue historique nous amène facilement vers cette conclusion. En effet, l’innovation permet à l’entreprise de se défaire de la concurrence pendant une certaine période (protection des droits d’innovation oblige), avancée inégalée dans les approches de gestion ou autre l’aidant ainsi à s’oxygéner dans sa quête de survie.
D’ailleurs, les départements de R&D (Research and development) et L&D (Learning and development) prolifèrent et prennent de plus en plus de l’importance au sein des grandes
multinationales.
L’innovation n’est plus un choix ; elle est une obligation de nos jours. Il s’agit d’un état d’esprit, et dans certains cas, d’une culture d’entreprise axée sur la créativité et la force de proposition. À travers l’histoire, des évolutions en management ont été enregistrées : le taylorisme, les écoles humaines, la politique de la porte ouverte, le MBWA (Management by wandering around), le MBO (management buy-out ou d'une entreprise par ses dirigeants ou ses salariés), etc. Aujourd’hui, la gestion des projets en transversalité, l’organisation matricielle, le management par projet (à ne pas confondre avec le management de projet), sont des illustrations concrètes de la quête vers de meilleurs procédés en gestion.

Comment alors ré-inventer son management ?
Ré-inventer son management n’est pas simple. Il ne s’agit pas de décision, mais beaucoup plus de capacité à reforger les esprits et les valeurs de l’entreprise. Challenger l’existant, passer du copier/coller vers l’expérimentation, dédier à tout cela des ressources, sont tous des points qui orbitent autour du management innovant.
Pour cela, je souhaite insister sur la vitalité de l’inclusion de toutes les composantes de l’entreprise dans le processus d’amélioration continue et d’innovation. Je recommande au top management de prévoir des incentives pour toute proposition nouvelle apportant une plus-value à l’entreprise et à encourager la culture de l’expérimentation surveillée. Nos entreprises peuvent et doivent s’inscrire dans cette logique pour se pérenniser. Souvent, nous ne manquons pas d’intelligence pour innover, mais plutôt de volonté pour le faire.

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