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L'objectif défendu par le Canada est irréaliste

Le Canada aura pour objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 30% par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2030.

L'objectif défendu par le Canada est irréaliste
Le Canada, cinquième producteur de pétrole au monde, a prévu d'investir dans des technologies vertes et s'est engagé à terme à supprimer les subventions aux énergies fossiles dans l'objectif de réduire les émissions de GES. Ph : AFP

L'objectif du Canada, défendu à la conférence sur le climat à Paris, de réduire de 30% ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2030 par rapport à 2005, est irréaliste faute de mesures «substantielles», selon un rapport indépendant publié jeudi.

«Pour atteindre cet objectif, des changements non négligeables devront être apportés afin de réduire le niveau d'intensité des émissions de GES», a assuré le directeur parlementaire du budget, indépendant du gouvernement, dans son rapport.

A partir de l'analyse de «l'état des répercussions économiques et des coûts possibles» pour atteindre la cible défendue par le Premier ministre Justin Trudeau à la COP21 en décembre, le rapport juge «peu probable que les mesures annoncées permettent» de respecter les engagements.

Pour y arriver, «les mesures fédérales et provinciales disparates devront s'inscrire dans une vaste entente» au niveau de l'ensemble du Canada. «D'autres réductions s'imposeront», estime le rapport.

«Nous ne pouvons arrêter d'utiliser les énergies fossiles demain, il faut adopter une approche plus réfléchie quant à leur utilisation», a déclaré jeudi Justin Trudeau lors d'une conférence à New York.

Le Canada, cinquième producteur de pétrole au monde, est sorti du protocole de Kyoto en 2011 sous le gouvernement conservateur de Stephen Harper, largement favorable aux industries pétrolières des sables bitumineux de l'Alberta (ouest).

Faute d'une entente entre les dix provinces et les trois territoires nordiques, le gouvernement libéral peine à se doter d'une véritable politique de l'environnement.

Point fort de son programme électoral, le Premier ministre s'était donné 90 jours à partir de l'accord de Paris pour mettre en place, avec les provinces, les mesures nécessaires à la réduction des GES.

Mais début mars, le chef du gouvernement a dû repousser à l'automne la décision sur les mécanismes visant à respecter ses engagements environnementaux.

Pour y parvenir, le gouvernement fédéral va devoir composer avec les particularités et les mesures déjà engagées par chaque province avec pour certaines un marché du carbone (Ontario et Québec) et pour d'autres une taxe carbone (Alberta ou Colombie-Britannique).

Justin Trudeau a essuyé un autre échec dans son objectif d'imposer une taxe carbone unique pour toutes les provinces.

Dans son premier budget, déposé en avril, le gouvernement libéral a prévu d'investir dans des technologies vertes.

Quelque 2,9 milliards seront injectés sur cinq ans pour «la lutte contre le changement climatique et la pollution de l'air», et 2 milliards vont abonder «un fonds pour une économie à faibles émissions de carbone».

La ministre du Changement climatique, Catherine McKenna a réaffirmé le mois dernier, sans donner un calendrier précis, son intention de supprimer les subventions à l'exploitation des énergies fossiles.

Aux Nations unies vendredi, le Canada et 159 pays vont signer l'accord obtenu à Paris avec l'engagement de la communauté internationale de limiter la hausse de la température «bien en deçà de 2°C» et à «poursuivre les efforts pour limiter la hausse de la température à 1,5°C».  

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