Connexion
Inauguré récemment par la Fondation «Alliances», le Musée d’art contemporain africain «Maacal» est logé à «Al-Maaden Golf Resorts» qui abrite, depuis 2013, le premier parc de sculptures monumentales du continent. Pensé et conçu pour devenir la vitrine de l’art contemporain africain, ce nouvel espace illustre l’engagement de la Fondation en faveur d’un dialogue entre l’art et la nature, à favoriser l’accès à l’art et à la culture pour tous et à valoriser la création artistique en Afrique.
Le musée a ouvert ses portes avec une impressionnante exposition intitulée «Essentiel paysage» qui propose d’examiner le regard porté par 40 artistes contemporains africains sur la nature et les activités qui s’y rattachent. Labellisée COP 22, l’exposition veut se faire l’écho du rôle exceptionnel de la culture et de l’art dans l’éveil des consciences et l’évolution du développement social et humain. En mettant en scène des œuvres d’art africain ayant trait à la problématique environnementale, «Essentiel paysage» entend dénoncer les méfaits du dérèglement climatique à travers les créations d’artistes engagés.
Articulée autour de cinq séquences que sont «Nature contée», «L’arbre de la vie», «L’homme et la mer», «Recycler/Résister» et «Nature en devenir», cette exposition met en évidence la création artistique contemporaine africaine dans sa globalité géographique et sa diversité culturelle, mise au service des enjeux du développement durable. Selon le commissaire de l’exposition, Brahim Alaoui, le titre «Essentiel paysage» est emprunté à une œuvre d’Aimé Césaire «qui témoigne de l’importance accordée par ce poète à l’imaginaire de la nature et au paysage, qu’il réinvestit des valeurs propres d’une société postcoloniale en quête d’une nouvelle identité et d’une modernité locale».
Une partie des œuvres exposées témoigne de l’ancrage des artistes dans un continent béni par la nature et relève l’interdépendance entre l’humain, l’animal et le végétal, alors que d’autres artistes portent un regard critique sur l’exploitation déraisonnable des ressources naturelles en Afrique et en dénoncent les effets délétères sur l’environnement. Recourant à des métaphores visuelles ingénieuses, ces œuvres singulières, imaginatives ou savantes peuvent être considérées comme des contributions sensibles à la réflexion sur le développement dans le continent et affirment le désir d’y perpétuer une relation durable entre l’Homme et la Terre.
«Essentiel paysage» se veut aussi l’occasion de mettre en valeur la dimension africaine de la culture marocaine au moment où le Royaume renforce ses liens panafricains et les place au cœur de ses choix stratégiques. L’exposition présente des œuvres d’artistes de renom, tels les Marocains Leïla Alaoui, Farid Belkahia, Hicham Berrada, Mohamed Melehi, Mohamed Tabal, Mohamed Mourabiti et Najia Mehadji, les Algériens Mahieddine Baya et Yazid Oulab, les Sierra-Léonais John Goba et Abou Bakarr Mansary, les Béninois Calixte Dakbogan et Romuald Hazoumé, les Congolais Amani Bodo, Cheri Cherin et Cheri Samba, les Camerounais Barthélémy Toguo et Pascale Marthine Tayou, l’Égyptien Moataz Nasr, le Mozambicain Gonçalo Mabunda, le Burkinabé Nyaba Léon Ouedraogo et la Malawite Billie Zangewa.
