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La réforme commence à prendre forme

Une semaine environ après l'élection de Mohamed Benabderrazik à la tête du Conseil d'administration de la Bourse des Valeurs de Casablanca (BVC), c'est le number one de l'Autorité marocaine du marché des capitaux (Ex-Conseil déontologique des valeurs mobilières, CDVM) qui sort de l'ombre, créant une surprise et non des moindres.

La réforme commence à prendre forme
Portée par une grande ambition de développement, la réforme du marché financier se voulait d’une dimension globale couvrant plusieurs axes à la fois. Ph : DR

Trois ans après que le patronat marocain se soit conjugué au féminin, avec l'élection de Miriem Bensalah Chaqroun en tant que première présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) dans l'Histoire du Maroc, c'est le marché financier qui reconnaît et consacre les compétences féminines marocaines.

S.M. le Roi Mohammed VI, a procédé samedi dernier à la nomination de Nezha Hayat présidente de l'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), sur initiative du ministre de l'Economie et des Finances, faisant émerger dans le monde des finances une compétence qui prendra les commandes d'une institution ayant la lourde tâche de superviser un marché en transition.

Car si l'année 2015 a été marquée par des avancées majeures, annonçant une évolution structurante du marché financier marocain et des acteurs qui y opèrent, 2016 s'annonce chargée avec l'amorce d'un processus de changement dont la cadence est appelée à s'accélérer. Un changement qui commence par le haut de la pyramide compte tenu du rôle important des organes décisionnels dans la fixation des orientations stratégiques.

Les nouveaux dirigeants du marché boursier marocain ont fait l'essentiel de leur carrière dans les milieux financiers. A l'instar du nouveau patron de la BVC, qui dispose d'une expérience de plus de 18 ans en tant que dirigeant et administrateur de sociétés de bourse et de gestion, Nezha Hayat a dirigé les activités de marché de la Société générale pendant de nombreuses années, et même siégé au Conseil d'administration de la BVC.

Polyglotte (arabe, français, anglais, espagnol), elle est aussi membre fondateur et présidente du Club des Femmes administrateurs d'entreprises au Maroc (CFA Maroc) ayant pour mission la promotion de la participation des femmes dans les Conseils d'Administration des entreprises publiques et privées.

Nezha Hayat pour qui «la mixité dans les Conseils d'administration ne répond pas uniquement à un objectif d'ordre sociétal, car elle est d'abord un moyen d'améliorer la performance économique de l'entreprise à travers la recherche d'une meilleure gouvernance», a également présidé la Commission bancaire de la CGEM.

Portée par une grande ambition de développement, la réforme du marché financier se voulait d'une dimension globale couvrant plusieurs axes à la fois, dont la réorganisation institutionnelle, le développement des produits et le renforcement des moyens d'action des autorités de régulation.

Le CDVM s'inscrit pleinement dans cette dynamique en se préparant à jouer un rôle encore plus important à travers le passage au statut de l'AMMC devant renforcer ses capacités d'action et lui permettre d'œuvrer efficacement au succès de la transformation qui s'opère. 

En effet, la nouvelle organisation (mise en place d'un collège des sanctions...etc.) et l'élargissement des missions (évolution du périmètre de contrôle, habilitation de certaines fonctions, éducation du public...etc.) qui accompagnent cette réforme devront lui permettre d'assurer une régulation plus efficace et à la hauteur des challenges qui se profilent. 

Cette nouvelle «architecture législative» s'appuiera sur une refonte du règlement général actuel qui donnera à l'Autorité les appuis réglementaires nécessaires. 

Sans doute, 2015 a constitué un point d'inflexion dans la mesure où le calendrier des réformes du marché financier marocain s'est précisé par des actions concrètes et le démarrage du processus de démutualisation de la BVC fut incontestablement l'une des actions-phares.

L'ouverture du capital de la place casablancaise au profit d'acteurs institutionnels nationaux dans un premier temps, et internationaux par la suite, et la définition d'un nouveau cadre organisationnel et contractuel, promeut une meilleure efficience de la gouvernance de la bourse ainsi que la modernisation de ses outils techniques et technologiques.

Cette nouvelle étape est rendue incontournable au vu des ambitions et du tournant tout aussi historique que prend l'économie nationale et le pays, conformément aux orientations royales sur la nécessité de passer à un nouveau palier de croissance inclusive et de s'ouvrir sur le continent africain dans le cadre d'une approche de co-développement et de co-émergence.

S'ensuivra la réorganisation institutionnelle plus globale intégrant les acteurs actuels et à venir, notamment la chambre de compensation et la société gestionnaire du marché à terme.

Non moins importants, d'autres projets sont également attendus sur leur phase de concrétisation, dans le sillage de la modernisation de la bourse, de la mise en place du cadre régissant le placement collectif immobilier ou de l'entrée en vigueur du nouveau régime de l'appel public à l'épargne, pour n'en citer que quelques-uns. 

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