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Tontine (la fameuse darete), épargne, emprunt hors du circuit bancaire, aide de la famille… Les moyens de financement propres ou solidaires demeurent prépondérants dans les modes de consommation des ménages marocains, loin devant les prêts bancaires ou proposés par les sociétés de crédit. C’est l’un des constats phares d’une étude menée par Wafasalaf pour la mise en place de son Observatoire de la consommation des ménages. «Le crédit n’est qu’un moyen de financement parmi d’autres de la consommation des ménages marocains. Notre enquête confirme qu’il vient après l’épargne, l’aide de la famille, l’emprunt à l’entourage ou encore la tontine», déclare Laila Mamou, présidente du directoire de Wafasalaf.
Cette étude qualitative et quantitative, conduite au premier trimestre 2016 auprès de 2.508 ménages à l'échelle du pays, a révélé que 51% favorisent l’épargne pour financer leurs consommations, sinon l’emprunt à l’entourage (42%), l’aide de la famille (35%) ou encore la tontine (32%). Suivent le crédit conso (22%), l’emprunt employeur (9%) et le découvert bancaire.
«Il était nécessaire pour comprendre de façon exhaustive les modes et ressorts de consommation des ménages et leurs évolutions, d’élargir notre horizon et de faire appel à un partenaire disposant des outils et de méthodes fiables et éprouvées. C’est la raison pour laquelle Wafasalaf s’est associée au cabinet d’études LMS-CSA», a-t-elle expliqué lors de la présentation, le 24 mai, de l’observatoire et de cette première étude que Wafasalaf a donc confié à LMS-CSA.
Laila Mamou rappellera que la consommation des ménages est un élément essentiel de la demande intérieure et donc de la croissance économique. Au-delà de la mesure statistique de cet indicateur, c’est aux ressorts psychologiques, sociaux et culturels de cette consommation qu’il est important de s’intéresser et c’est ce que fait l’Observatoire. Ce dernier enquête auprès des Marocains sur le pourquoi et le comment de leurs décisions d’achats de biens et services, sur leurs motivations, leurs priorités, leurs aspirations, leurs comportements et leurs intentions. L’observatoire va ainsi mener une série d’enquêtes quantitatives et d’études qualitatives selon quatre indicateurs de perception des ménages : pouvoir d’achat, évolution des dépenses, taux d’équipement et intentions d’achat à 12 mois. Ces indicateurs seront mis à jour annuellement afin de dégager des tendances et de tirer des enseignements qui seront partagés avec le grand public et les décideurs.
Pour cette première étude, il a été révélé que la capacité financière des ménages reste stable, mais la tendance à la consommation continue de progresser notamment pour les achats à caractère inélastique au détriment des loisirs et de la capacité à épargner. Force est de constater également que les ménages marocains sont particulièrement bien équipés en biens durables «basiques». 99% des foyers sondés ont au moins un téléviseur, 97% un réfrigérateur, 95% un décodeur satellite et 85% un lave-linge. À côté de ces équipements s’imposent les produits high-tech, à savoir les smartphones (76%), les lecteurs DVD (65%) ou encore les ordinateurs portables (63%). En dépit de ce fort taux d’équipement, la tendance des intentions d’achat des foyers marocains sondés (sur les 12 prochains mois) révèle «une réelle aspiration à un meilleur confort de vie».
Ainsi, 38% des foyers prévoient d’investir dans l’aménagement intérieur de la maison. Les intentions d’achat en termes d’équipement électroménager s’élèvent à 43% (entre le brun et le blanc). Globalement, les téléviseurs et meubles pour salon arrivent en tête de liste des projets d’achat. Le sondage fait également ressortir un potentiel à venir pour les produits high-tech notamment.
À noter que l’Observatoire compte aussi mener des analyses sectorielles sur les comportements et intentions d’achats par catégories de biens et services (équipement de la maison, TIC, auto-moto, voyages, éducation, assurance…).
