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Le Maroc a le vent en poupe, mais la bataille ne fait que commencer

Le retour du Maroc au sein de l’Union africaine est juste une question de temps, la décision ayant été prise au plus haut sommet de l’État. Mais si la récupération par le Royaume de son siège abandonné en 1984 doit normalement se faire sans accroc, l’exclusion de la «rasd» de l’organisation panafricaine nécessite en revanche une rude bataille politique et un chassé-croisé diplomatique que le Maroc est tout à fait prêt mener.

Le Maroc a le vent en poupe, mais la bataille ne fait que commencer
Le 27e sommet de l'UA tenu dans la capitale rwandaise, Kigali, a marqué un tournant décisif dans le processus de réintégration du Royaume dans l'organisation panafricaine.

Après la lettre royale adressée au sommet de l’Union africaine tenu à Kigali, le Maroc a annoncé solennellement sa décision de réintégrer l’organisation panafricaine. Toutefois, la question des procédures n’a toujours pas été réglée. S’intéressant de près à la question, l’Institut des études africaines a organisé, mercredi dernier à Rabat, une rencontre destinée à jeter toute la lumière sur le sujet. Les intervenants se sont accordés à dire que la politique de la chaise vide n’a pas joué en faveur du Royaume durant plus de trois décennies. Insistant sur l’importance d’une forte présence au sein des instances de l’Union, les spécialistes de la question africaine ont affirmé que l’action de l’intérieur de l’UA permettra au Maroc d’avoir une approche proactive et, partant, plus efficiente.

Rappelant que «l’Afrique occupe une place centrale et stratégique dans la politique étrangère du Maroc qui a renforcé sa politique bilatérale, sa présence économique et ses investissements dans le continent», le directeur de l'Institut des études africaines, Yahia Abou El Farah, a souligné que le Royaume pourra rectifier la situation de l’intérieur et contrecarrer les manœuvres ourdies contre son intégrité territoriale.
De son côté, le penseur et politologue Abdellah Saâf a souligné que la décision marocaine de réintégrer l’union s’inscrit dans le cadre de la réorientation de la politique africaine du Maroc, précisant que cette approche est à même de permettre au Maroc de reprendre l’initiative. Car selon M. Saaf, les ennemis du Maroc n’ont jamais hésité à recourir à tous les moyens pour instrumentaliser l’UA. Tout en insistant sur le fait que l’exclusion de la «rasd» de l’organisation panafricaine sera une grande victoire pour le Maroc, cet intellectuel et ancien ministre a toutefois souligné que la procédure à suivre pour y parvenir demeure longue et complexe. Un avis que partage le professeur des relations internationales El Hassan Boukantar. Passant en revue les différents articles des statuts de l’organisation, il a rappelé que le Maroc a besoin du soutien de 36 pays africains pour modifier la charte de l’UA et parvenir à l’exclusion de l’entité fantoche.

Prenant part aux travaux de cette rencontre, le professeur Moussaoui Ajlaoui a souligné pour sa part que le Maroc est de plus en plus conscient du rôle que peut jouer l’UA dans le règlement de la question nationale. «La décision du Maroc, qui a pris conscience que la chaise vide permet à une minorité de pays qui épousent la thèse séparatiste de se servir de l’UA, vise dans ce contexte à barrer la route à l’instrumentalisation de l’organisation», a-t-il souligné. En fin connaisseur des rouages de l’Institution africaine, M. Ajlaoui a affirmé que «le contexte est actuellement favorable pour un retour en force du Maroc, dans la mesure où les trois fervents défenseurs de la thèse des séparatistes, à savoir l’Algérie, l’Afrique du Sud et le Nigeria, traversent des difficultés économiques et politiques». Évoquant la dimension économique, le professeur Mohamed Shqandi a relevé, de son côté, que le retour du Maroc à l’UA est l’aboutissement d’une politique de coopération Sud-Sud qui a fini par porter ses fruits. «Le Royaume est un acteur important dans le renforcement de la coopération interafricaine et des investissements directs étrangers à l’intérieur du continent», a tenu à rappeler cet universitaire. 

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