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Le pragmatisme royal pour la défense de la cause environnementale

Le Maroc a fait de la défense des intérêts des pays vulnérables aux changements climatiques et leur accès aux financements sa feuille de route lors de la COP 22.

Le pragmatisme royal pour la défense de la cause environnementale
20 septembre 2015 : S.M. le Roi Mohammed VI et le Président français, François Hollande, lancent conjointement l'Appel de Tanger.Ph. MAP

Avant d’accueillir la Conférence des Nations unies sur les Changements climatiques (COP 22) en novembre prochain, la ville du Détroit a été, les 18 et 19 juillet, le porte-voix des pays du bassin méditerranéen qui sont parmi les plus touchés par les changements climatiques planétaires. «Aujourd'hui, la Méditerranée doit donner l'exemple dans la construction d'un nouveau mode de consommation et de production et dans l’innovation en matière de lutte contre les changements climatiques et, plus généralement, de développement durable. Il n'y a qu'un destin pour notre région : celui que nous œuvrerons à lui donner». Ce constat royal s’appuie sur les données scientifiques les plus récentes et les plus connues jamais réalisées jusqu’à présent en Méditerranée.
En mars 2015, une équipe internationale de chercheurs a réalisé l’ensemble de projections climatiques régionales les plus complètes à ce jour pour la mer Méditerranée.

«Les simulations mettent en évidence un réchauffement de 2 à 4 °C des eaux de surface d’ici la fin du siècle et des modifications dans la circulation océanique dans le bassin méditerranéen» préviennent les scientifiques français du Centre national de recherches météorologiques, du Groupe d’étude de l’atmosphère météorologique, du Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales et de deux laboratoires espagnols (Imedea et Puertos del Estado). Ces derniers concluent que les effets des changements climatiques y sont particulièrement importants et les impacts environnementaux et socio-économiques risquent d’y être très prononcés. Pour rappel, l'Accord de Paris qui a couronné la COP 21 en décembre 2015 à Paris ambitionne de contenir le réchauffement planétaire entre 1,5 et 2 °C, seuil au-delà duquel l'impact sur l'environnement serait irréversible.

D’où la recommandation de S.M. le Roi Mohammed VI de mettre à profit la MedCOP de Tanger pour créer un groupe d'experts sur les changements globaux en Méditerranée : «La MedCOP de Tanger constitue un moment privilégié pour donner une impulsion décisive à des projets emblématiques, tels, par exemple, la création d'un groupe d'experts sur les changements globaux en Méditerranée, la création d'une plateforme méditerranéenne de compensation carbone volontaire et éthique ou encore le développement du fonds fiduciaire pour les aires marines protégées» a recommandé le Souverain. Et c’est dans cette même ville qu’a été lancé, le 20 septembre 2015, l’Appel de Tanger pour une action solidaire et forte en faveur du climat signé par le Souverain et le Président français, François Hollande. Constitué de 15 points, cet appel confirme l’Intérêt royal pour les pays les plus vulnérables face aux périls du dérèglement du climat : «Nous appelons les pays développés à préciser le soutien financier qu’ils apportent déjà et apporteront dans les prochaines années afin d’atteindre l’objectif de mobiliser 100 milliards de dollars par an, à compter de 2020, de sources publiques et privées, en faveur d’actions de lutte contre le changement climatique dans les pays en développement».

Réuni fin avril à Rabat, le comité de pilotage de la COP 22 avait présenté la feuille de route du Maroc lors de la grand-messe du climat de Marrakech prévu pour novembre prochain. La mise en application de l'Accord de Paris et l'appui aux pays vulnérables, notamment les insulaires, sont les deux axes autour desquels s'articulera l'action du Royaume. Cette démarche se trouve au cœur du Message royal lors de la MedCop de Tanger «Il s'agira ainsi, premièrement, d'encourager les pays à adopter des contributions nationales volontaristes et à les décliner en politiques publiques intégrées. Deuxièmement, le Maroc s'attachera à mettre en place un processus de mobilisation par paliers des financements en faveur des pays en développement. (…) Troisièmement, l'adaptation bénéficiera d'un effort substantiel, à travers une quantification des besoins, une augmentation des ressources allouées et une intensification du renforcement des capacités. Enfin, la COP 22 examinera un plan d'action décisif consacré aux technologies, comprenant trois volets principaux : la diffusion des technologies matures, l'émergence de technologies de rupture et le soutien à l’innovation à travers la recherche et développement». Avant l’étape de Marrakech, S.M. le Roi Mohammed VI avait rappelé, lors du lancement des travaux de la COP 21 de Paris, les fondements sur lesquels repose la politique environnementale du Royaume : «La Charte de l’environnement, le Plan Maroc vert, le Plan d’investissement vert, l’interdiction des OGM et la récente loi sur les déchets plastiques, sont autant d’expressions de cette mobilisation et de cette cohérence». Cette vision réaliste a fait du Maroc le leader continental des énergies renouvelables.

C’est également dans la capitale française que le Souverain a fait connaître les nouvelles ambitions du Royaume dans ce domaine : «(…) nourri par la même démarche qui privilégie le long terme, le Royaume du Maroc est devenu l’un des acteurs majeurs de la transition énergétique dans le monde et plus particulièrement sur le Continent africain.
C’est ainsi que l’objectif de 42% qui avait été fixé pour la part des énergies renouvelables dans la réponse à apporter à nos besoins en 2020 a récemment été porté à 52% à l’horizon 2030». 

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