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Les 10 erreurs qui ont coûté sa place à Badou Ezaki

Le limogeage de Badou Ezaki est tout sauf une surprise. Son sort a été pratiquement scellé depuis le 15 novembre, date du match retour contre la Guinée équatoriale comptant pour les éliminatoires pour la Coupe du monde. Une défaite, certes, sans conséquence, mais qui a montré les limites de l’ancien entraîneur du WAC. D’ailleurs, le président de la commission des équipes nationales, Nourredine Bouchehati, qui a accompagné l’équipe nationale à Bata, a rendu au président de la Fédération, Fouzi Lekjaa, un rapport accablant sur la gestion du sélectionneur. Voici donc les dix erreurs fatales qui ont coûté son poste à Badou Ezaki.

Les 10 erreurs qui ont coûté sa place à Badou Ezaki
Badou Ezaki a été évincé mercredi de la tête de la sélection nationale. Ph. Saouri

1. Penser qu’il peut tout faire seul : Badou Ezaki, qui vit toujours sur les exploits de 2004 (finale de la CAN perdue face à la Tunisie), est un homme qui aime contrôler tout (les joueurs, les membres de son staff et même au-delà). Ezaki, qui devait en toute logique se concerter avec les membres de son staff, prenait toutes les décisions seul. Lors des matchs amicaux ou officiels, Ezaki prenait un malin plaisir à ne divulguer la composition du Onze national qui allait entamer le match que deux heures avant la rencontre. Son staff et les joueurs étaient tenus à l’écart. Et à force de vouloir tout contrôler, il a fini par se mettre tout le monde sur le dos.

2. Demander une augmentation salariale au président de la Fédération : Critiqué avec virulence pour sa gestion de la double confrontation contre la Guinée équatoriale, Badou Ezaki, dans ce qui pourrait être un acte de défi, aurait demandé une augmentation salariale au président de la Fédération. La raison invoquée, avoir réussi son parcours aux éliminatoires de la CAN et ceux de la Coupe du monde. Au lieu de faire profil bas, Ezaki croyait qu’il était sur le bon chemin et donc était en droit de demander une revalorisation salariale, sachant qu’il touchait déjà près 600.000 DH par mois.

3. Demander la tête de Mustapha Hadji : Après avoir réussi à évincer Aziz Bouderbala du poste de directeur administratif pour avoir accordé un entretien au «Matin», Badou Ezaki croyait pouvoir réserver le même sort à son entraîneur adjoint, Mustapha Hadji. Les relations entre les deux hommes ont atteint un point de non-retour. Ezaki n’adressait plus la parole à son adjoint qui a d’ailleurs demandé au président de la Fédération de le relever de ses fonctions parce qu’il percevait son salaire sans rien faire. Malgré les tentatives de Lekjaa pour infléchir la position de son entraîneur, ce dernier n’a rien voulu savoir et exigeait le départ de Hadji. Finalement, c’est lui qui a fini par prendre la porte.

4. Tester 80 joueurs en un an. Annoncé comme le messie, Ezaki n’est jamais parvenu à redonner au Onze national son éclat d’antan. Depuis sa nomination en mai 2014, il a testé plus de 80 joueurs sans jamais parvenir à trouver son équipe type. Cette instabilité se reflétait sur le rendement des joueurs sur le terrain. Avec lui, la sélection nationale resterait un perpétuel laboratoire d’essai.
5. L’omniprésence des agents de joueurs : À peine nommé à la tête de la sélection nationale, Ezaki a remis sur le devant de la scène plusieurs agents de joueurs, notamment Mounir Hassouni. Tous les deux ont sillonné l’Europe pour aller voir tel ou tel joueur. Ce rapprochement passait mal auprès de la FRMF qui pensait que certains joueurs étaient sélectionnés non pas parce qu’ils le méritaient, mais parce qu’ils étaient proches de Hassouni.

6. Critiquer ouvertement le rendement de ses joueurs dans leurs clubs. Selon nos informations Ezaki critiquait ouvertement le rendement de certains joueurs dans leurs clubs. C’est le cas d’Abelaziz Barrada (Olympique de Marseille), Omar El Kaddouri (Naples) ou encore Younès Belhanda quand ce dernier évoluait au Dynamo de Kiev.

7. Craindre que des joueurs-cadres claquent la porte de la sélection. Autoritaire, Ezaki faisait régner, selon des sources au sein de la sélection, un climat de peur au sein de la sélection. La même source nous a indiqué que plusieurs joueurs ont tenté de quitter le rassemblement de l’équipe nationale à Agadir la veille de la rencontre face à la Guinée équatoriale. Cette situation était intenable. Et donc pour préserver la cohésion de l’équipe, la fédération a préféré sacrifier l’entraîneur qui n’a jamais rien fait pour être plus proche de ses joueurs.

8. Espérer qu’on lui donne plus de temps. En dépit de tout le temps dont il a bénéficié pour mettre en place une grande équipe nationale, Ezaki n’a jamais réussi son pari. En réussissant à qualifier le Maroc au troisième tour des éliminatoires de la Coupe du monde et à rester en course pour la qualification pour la CAN, l’ancien entraîneur du WAC a cru pouvoir bénéficier d’amplement plus de temps. Craignant un scénario catastrophique, la fédération a préféré le remercier avant qu’il ne soit trop tard.

9. Absence de coordination avec la DTN. Depuis sa nomination, Ezaki ne s’est jamais réuni avec la direction technique nationale (DTN) ni même avec l’ancien entraîneur de l’équipe nationale des joueurs locaux, M’hamed Fakhir. Personne ne pouvait l’approcher ou donner son avis. La FRMF, qui prépare un grand chantier de refonte du football marocain, ne pouvait plus tolérer cette attitude.
10. Les errements technicotactiques. En plus des erreurs de gestion du groupe, Ezaki a montré ses limites au niveau de la gestion des rencontres de la sélection nationale. L’exemple le plus flagrant est celui de la rencontre avec la Guinée équatoriale où il avait effectué six changements lors du match aller à Agadir. Ces changements inexpliqués ont failli coûter la qualification au Maroc. 

Fouzi Lekjaa s’occupera des équipes nationales

C’est désormais le président de la Fédération royale marocaine de football en personne qui chapeautera directement les équipes nationales. Une décision prise pour mettre fin au cafouillage qui a régné dans la gestion de ces équipes et surtout à la fuite des informations sensibles. Parmi les autres mesures prises, la décision de confier au futur sélectionneur la direction de l’équipe nationale A et A’, ainsi que la supervision de l’équipe olympique en coordination avec la direction technique. 

1,8 million de DH versé à Ezaki

Pour se séparer d’Ezaki, la FRMF a dû lui verser 1,8 million de DH, apprend-on auprès de Mohamed Makrouf, responsable de la communication de la fédération. Selon la même source, le contrat d’Ezaki stipulait qu’en cas de séparation à l’amiable, la Fédération devrait lui verser trois mois de salaire. 

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