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Les antiquaires sensibilisés au trafic illicite des biens culturels

La cité spirituelle a abrité un atelier de sensibilisation sur le trafic illicite des biens culturels, auquel ont participé des ONG locales, des marchands d’objets d’art et des antiquaires de la ville de Fès.

Les antiquaires sensibilisés au trafic illicite des biens culturels

Un atelier de sensibilisation au trafic illicite des biens culturels s’est tenu, les 19 et 20 mai à Fès, à l’initiative conjointe du ministère de la Culture et du Bureau de l’Unesco pour le Maghreb, avec le soutien de l’agence espagnole de coopération internationale pour le développement. Cet atelier, qui a ciblé des ONG, des marchands d’objets d’art, des antiquaires et des médias, s’inscrit dans le cadre d’une vaste action d’information et de renforcement des capacités nationales en matière de protection du
patrimoine culturel. Il intervient en application des engagements du Royaume pour la mise en œuvre de la convention de l'Unesco de 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire l'importation, l'exportation et le transfert illicites des biens culturels.

Quatrième d'une série d’ateliers sur le trafic illicite des biens culturels déjà organisés à Errachidia, à Marrakech et à Tanger, celui de Fès a mis l’accent sur les différentes conventions et instances internationales agissant dans le domaine du pillage des biens culturels, ainsi que les procédures juridiques et administratives liées au trafic illicite et appliquées par les autorités compétentes. Cet atelier a été animé par une pléiade de formateurs nationaux mobilisés dans le cadre du projet «Formation de formateurs sur la lutte contre le trafic illicite des biens culturels au Maroc», et qui sont issus, notamment, des départements de la Culture et de la Justice, de la Gendarmerie royale, de la Sûreté nationale et de l'Administration des douanes. Ainsi, des exposés ont été présentés sur le rôle de la Sûreté nationale, dont le Bureau central d’Interpol (police internationale) à Rabat, sur la lutte contre la criminalité transnationale, ainsi que sur les missions des services de la Gendarmerie royale et des Douanes dans la lutte contre le pillage et le trafic illicite des objets d’art précieux. Les vols de frises, de portes, de pièces de céramique, de manuscrits juifs ou musulmans, de fossiles de dinosaure et d’une statuette authentique de Bouddha, utilisée dans des rituels religieux bouddhistes, ont été donnés comme exemples d’affaires instruites lors de cet atelier.
Le représentant de l’Inspection des monuments historiques de Fès a indiqué que des mesures avaient été prises pour la récupération de pièces de bois ouvragé volés et exposés à la vente en Angleterre.

La disparition depuis 1983 de la statue de Bacchus, dieu du vin dans la mythologie grecque, du site archéologique de Volubilis, a également été évoquée. Le vol de la grande statue de Bacchus, unique en son genre et d’une valeur inestimable, a été imputé à la «négligence» des responsables et autorités, selon les participants. Un chef-d'œuvre et un legs de l’époque romaine ne devait pas être livré, sans surveillance, aux vicissitudes du temps, à l’avarie, aux intempéries et à la portée des voleurs et trafiquants d’objets d’art et de biens culturels, ont-ils indiqué.
Les participants ont proposé, à cette occasion, une série de mesures pour la protection des biens culturels, dont l’amendement des textes de loi relatifs à la protection des monuments historiques, la mise en place d’un numéro vert pour permettre aux citoyens de dénoncer le vol et le trafic illicite d’objets d’art. Ils ont également appelé l’Institut royal de la culture amazighe à accorder davantage d’intérêt à la protection du patrimoine culturel et artistique amazigh et à coordonner son action dans ce domaine avec les services concernés du ministère de la Culture.
Les intervenants ont souligné que le trafic illicite des biens culturels vient en troisième position des activités criminelles mondiales, après le trafic de stupéfiants et d’armes. Ce trafic entraîne des pertes importantes pour le patrimoine culturel et historique qui constitue la mémoire, l’identité, la richesse et le symbole des civilisations des pays. 

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