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Les féministes martèlent leurs revendications insatisfaites

La Journée mondiale de la femme, une occasion symbolique pour les associations féministes marocaines de rappeler leurs revendications visant une véritable égalité des genres dans tous les domaines, comme souligné dans la Constitution de 2011. Une doléance qui ne serait pas une priorité pour l’actuel gouvernement, selon l’ADFM.

Les féministes martèlent leurs revendications insatisfaites
Les droits des femmes continuent à être ignorés, notamment sur les violences qui leur sont faites et leur accès au marché du travail.

Comme à l’accoutumée, la Journée mondiale de la femme, célébrée le 8 mars de chaque année, est une occasion symbolique pour les associations féministes de dresser le bilan des avancées en matière de droits des femmes et rappeler surtout leurs revendications. L’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) ne déroge pas à cette règle. Pour 2016 encore, l’association ne semble pas satisfaite du travail du gouvernement actuel sur le volet des droits des femmes. «Le gouvernement actuel est sur le point d’achever son mandat et aucune avancée majeure n’a été réalisée sous son auspice. Nous regrettons fortement l’inertie de ce gouvernement face à nos revendications légitimes et en parfaite concordance avec les traités internationaux ratifiés par le Maroc sur le volet des droits des femmes et les droits de l’homme en général», fustige l’ADFM dans un communiqué parvenu au «Matin». L’association n’y va pas par quatre chemins pour exprimer son désarroi et son mécontentement, surtout lorsqu’on sait que le Maroc s’est doté, selon elle, d’une Constitution visionnaire en 2011 où il est question, dans son article 19, d’une parfaite égalité entre les genres. Une avancée constitutionnelle importante qui accorde à la femme la place qu’elle mérite dans la société marocaine, selon l’ADFM.

Cependant, l’exécutif n’aurait pas bougé d’un iota pour la mise en œuvre de ces dispositions, pour concrétiser et garantir le droit à l’égalité dans tous les domaines, fustige l’association. Ainsi, l’exécutif n’a pas encore adopté la loi pour la lutte contre la violence à l'égard des femmes – pourtant le projet de cette loi a été déposé en 2013 – et n’a pas révisé la loi pénale.

L’association ne manque pas de rappeler par ailleurs, dans son plaidoyer, les retards et le manque d’implication du gouvernement sur des questions aussi épineuses qu’urgentes, notamment la légalisation de l’avortement, l’âge légal du mariage, la lutte contre le mariage des mineures et l’accès des femmes au marché du travail qui ne cesse de se détériorer, selon l’ADFM. «Nous imputons au gouvernement l’entière responsabilité de ce retard. Cinq années ont été perdues pour la mise en œuvre effective de la nouvelle Constitution du Royaume. Au lieu d’avancer sur la question de l’égalité des genres, le gouvernement a préféré s’attarder sur des discours haineux à notre égard, nous considérant comme un ennemi et non un partenaire. L’égalité des genres n’est pas un cadeau que le gouvernement peut nous offrir, mais un droit constitutionnel et universel», tance l’ADFM.
La machine législative ne tournerait donc pas à plein régime et serait rouillée à en croire les féministes qui demandent que soient rendues effectives les dispositions constitutionnelles pour garantir une parfaite égalité des genres dans tous les domaines. Nous avons essayé de joindre le ministère de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social afin de relayer leur version des faits. Malheureusement, le département de Bassima Hakkaoui n’a pas daigné, comme à son habitude, répondre à nos demandes d’informations.

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