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Les financiers internationaux soulignent la nécessité d’une méthode de mesure fiable

En répondant à l’invitation du comité scientifique de la COP 22, le 27 septembre au palais des congrès de Skhirat, les représentants d’institutions financières internationales se sont montrés unanimes : il n’y a pour l’heure aucune méthodologie de mesure fiable de l’impact d’un projet d’adaptation aux changements climatiques sur la résilience des populations bénéficiaires. La réflexion est engagée. L’un des enjeux de la COP 22 de Marrakech, qui se veut celle de l’action, est justement de mettre au point les mécanismes encore manquants pour que l’Accord de Paris puisse être traduit sur le terrain.

Les financiers internationaux soulignent la nécessité d’une méthode de mesure fiable
Nizar Baraka, président du comité scientifique de la COP 22, a donné la mesure des difficultés qu’éprouvent les grandes institutions financières internationales à trouver une méthode fiable pour quantifier l’impact de leurs investissements dans de t

«Mesurer l’adaptation pour faciliter l’action». En introduisant par ces propos la conférence sur la métrique de l’adaptation aux changements climatiques, Nizar Baraka, président du comité scientifique de la COP 22, a donné la mesure des difficultés qu’éprouvent les grandes institutions financières internationales à trouver une méthode fiable pour quantifier l’impact de leurs investissements dans de tels projets. Le 27 septembre au palais des congrès de Skhirat, Craig Davies, directeur de l’adaptation aux changements climatiques de la BERD, qui a consacré 40 milliards d’euros en 2015 aux projets liés à de tels phénomènes, a indiqué qu’il est plus aisé de mesurer l’impact de projets d’atténuation plutôt que d’adaptation «Si on investit pour replacer une raffinerie pétrolière par une éolienne, l'impact est mesurable par les émissions de CO2 économisées. Mais la mesure des effets de l’adaptation est plus complexe».

Un recours, poursuit le représentant de la BERD, consiste à comparer des projets sectoriels, comme celui de l’économie de l’eau par exemple, les kilomètres de côtes protégés, consolidation d’une infrastructure portuaire… «Mais on ne peut pas comparer un projet à un autre. Nous n’avons pas encore de métrique universelle», conclut Craig Davies. Il reste à évaluer le nombre de personnes dont la résilience a été augmentée grâce à de tels projets d’adaptation. Là aussi, des difficultés subsistent. «Mais comment peut-on comparer la résilience ?», s'est-il interrogé. «Il nous est encore difficile de savoir combien de personnes ont vu leur résilience améliorée. Après la COP 21 de Paris, nous nous attelons à peaufiner nos méthodes de mesures», confie Joseph Haider, de la banque allemande KfW qui a engagé, en 2015, entre 7 à 8 milliards d’euros, dont la part du lion est revenue aux projets d’adaptation aux changements climatiques. Joseph Haider a, néanmoins, insisté sur la nécessité d’inclure l’adaptation dans les évaluations climatiques de tous projets. Si les financiers admettent que pour l’heure il n’y a pas de métrique fiable et universelle, ils rappellent tous qu’il est important pour eux et pour les investisseurs de «suivre les finances engagées». Et c’est d’autant plus risqué que la notion «adaptation aux changements climatiques» est plutôt récente. Mais Stephan Hallegatte, de la Banque mondiale, a rappelé que sans les projets de développement, ce ne sont pas moins de 100 millions de personnes qui souffriraient des changements climatiques. 

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