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Accueil next Salon international de l'agriculture de Meknès

Les ingénieurs agronomes se concertent à Rabat

À quelques jours de la COP 22 de Marrakech, des agronomes et des chercheurs universitaires méditerranéens sont en conclave à Rabat jusqu'à aujourd'hui, pour débattre de l'impact des aléas climatiques sur l’agriculture. Au Maroc, en raison du volume pluviométrique le plus faible de ces 30 dernières années, les productions des trois céréales principales de la campagne 2015-2016 ont affiché une chute de 70% en comparaison avec la précédente campagne.

Les ingénieurs agronomes se concertent  à Rabat
Il est attendu du conclave de Rabat, qui prend fin aujourd'hui, de dégager les options à même d'élaborer des approches innovantes qui seront débattues lors de la COP 22 à Marrakech.

Au Maroc, la campagne agricole 2015-2016 a été caractérisée par des conditions climatiques particulières : «un sérieux déficit pluviométrique accentué par une mauvaise répartition spatiale et temporelle ainsi qu’une augmentation des températures durant l’automne, période de démarrage et de croissance des céréales», écrit le département de l'Agriculture sur son portail électronique. Conséquence de ce «volume pluviométrique le plus faible des 30 dernières années à date», les productions des trois céréales principales de la campagne 2015-2016 sont estimées à 33,5 millions quintaux soit une baisse de 70% en comparaison à la précédente campagne. Cette situation est l'illustration des changements climatiques et leurs impacts sur l'agriculture, objet du Forum des agronomes de la région de la Méditerranée qu'abrite Rabat et qui prend fin ce mercredi. Organisé par l'association «Expertise et développement durable», ce forum porte sur le thème : «L'agriculture, croissance économique, sécurité alimentaire face aux défis des changements climatiques».

Présenté en avril 2015 par Benoit Blatrel, directeur du département des Changements climatiques au sein de la Banque, un rapport intitulé «Baissons la chaleur» conclut qu'au Royaume, où la contribution moyenne du secteur agricole est de 15%, une augmentation de la chaleur de 4 °C pourrait réduire le rendement agricole de 39%. Élaboré par 43 experts en se basant sur 1.500 références, le document souligne qu’un réchauffement de la température de 1,5 °C paraît déjà comme inéluctable. «Malgré un recul de la production céréalière de plus de 70% par rapport à 2014-2015, le changement de la structure de la valeur ajoutée du secteur agricole a permis de contenir l’impact de la faible campagne céréalière sur la croissance du secteur», précise le ministère de l'Agriculture. Le ministère explique cette maitrise par les mesures prises dans le cadre du Plan Maroc vert. Avant ce dernier, la baisse de valeur ajoutée du secteur avait enregistré dans les années 1990 et début 2000, pour une campagne similaire, des taux variant de -30 à -41%».

Le plan Maroc vert a permis à l’agriculture marocaine d’exprimer pleinement le potentiel des bonnes années et de limiter l’impact des mauvaises années grâce à l’amélioration et la diversification de la valeur ajoutée agricole qui réduit l’impact sur l’économie nationale dans l’ensemble, résume le département de l'Agriculture. Le bassin méditerranéen et d'après les simulations effectuées en 2015 «figure parmi les hot-spots (dans ce cas, aire géographique représentative de la richesse en biodiversité) du changement climatique : les effets attendus y sont particulièrement importants et les impacts environnementaux et socio-économiques risquent d’y être très prononcés». C'est l'une des conclusions auxquelles est arrivée une équipe internationale de chercheurs qui a réalisé l’ensemble de projections climatiques régionales «le plus complet à ce jour pour la mer Méditerranée», précise la publication scientifique «Futura Sciences». «Les simulations mettent en évidence un réchauffement de 2 à 4 °C des eaux de surface d’ici à la fin du siècle». Cette fourchette de réchauffement est loin de celle établie par l'Accord de Paris qui fixe entre 1,5 et 2 °C le réchauffement planétaire au-delà de laquelle les impacts seraient irréversibles. 

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