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Éco-Conseil : Peut-on coordonner facilement les activités avec une équipe à distance ?
Mohammed Benouarrek : Le teleworking est une réalité vécue chez plusieurs multinationales. Conséquence logique à ce phénomène, le management à distance ou la communication à distance. Faut-il encore clarifier le concept de distance, car la distance géographique est réduite à une dimension facultative, vu le développement technologique ainsi que les percées scientifiques dans ce sens. Peut-on challenger l’efficacité de la communication à distance dans le cadre du travail alors qu’on évoque d’autre part le cas des opérations chirurgicales qui se font d’une manière téléguidée par vidéoconférence entre deux médecins appartenant à deux pays dans deux continents différents ? Le développement technologique a imposé le passage à une réalité dupliquée à distance avec tout l’arsenal d'outils et de pratiques qui en découlent. Résister à ce phénomène est semblable au rejet de l’idée que la terre tourne.
Quelles astuces pour faciliter le management à distance ?
Les modes d’appréciation doivent passer du contrôle des indicateurs de performance (KPI) vers le suivi des indicateurs de résultats (KRI). Les nouvelles technologies permettent, cela dit, d’assurer un contrôle classique via le dispositif de pointage, de visualisation via les caméras et autre. Cependant, l'évolution technologique impose également l'évolution des modes de pensée et de management. L’implication est aussi une solution psychologique efficace pour compenser le manque de proximité traditionnelle (spatiale). Des team building (renforcement d'équipe) et gatherings (rassemblements, réunions) peuvent aussi cimenter les rapports et les liens positivement. N’oublions pas que la communication n’est pas seulement une question d’échanges linguistiques, mais beaucoup plus une question de valeurs et d'attitudes.
Quelles sont les limites de ce type de management ? Et comment les éviter ?
Je dirai plutôt que certaines entreprises ont des cultures différemment sensibles à la notion de proximité spatiale. On retrouve ces différences même au niveau de certaines cultures de pays. Certaines sont ouvertes à l’innovation et à l’expérimentation des nouveautés, alors que d’autres sont plutôt dans la résistance ou le «wait and see». Pour les dépasser, je dirai qu’il faut être ouvert au changement, oser goûter aux nouvelles tendances sans aprioris ni pré-jugements. Et enfin être consommateur et concepteur de changement et non seulement simple utilisateur.
