Les syndicats poursuivent leur forcing pour amener le gouvernement à reprendre, selon leurs conditions, le dialogue social qui est en panne. Le front syndical composé de l’Union marocaine du travail (UMT), de la Confédération démocratique du travail (CDT), de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), de la Fédération démocratique du travail (FDT, aile Abderrahmane Azouzi) et du Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNE-Sup) prévoit plusieurs actions de protestation dans ce sens. En plus des préparatifs pour l’organisation, le 3 avril prochain, d’une grande marche nationale à Casablanca (voir : www.lematin.ma), ce front table sur d’autres moyens de pression pour mieux se faire entendre. En effet, les cinq alliés préparent également deux autres actions dans l’espoir de mettre le Chef du gouvernement et son équipe au pied du mûr. Ils comptent ainsi lancer une pétition contre «la politique antipopulaire du gouvernement» en mettant à contribution Internet. L’objectif est de réunir environ trois millions de signatures de la part des Marocains mécontents des politiques menées par l’équipe de Abdelilah Benkirane.
Selon Noureddine Soulaïk, membre du secrétariat général de l’UMT, cette pétition sera lancée au cours de cette semaine. L’autre action en préparation consiste à rassembler, dans un même cadre, tous les acteurs qui en veulent au gouvernement. En effet, ils mènent des discussions avec ce qu’ils appellent les forces progressistes pour la création d’un «front syndical national» contre les politiques portant atteinte aux classes ouvrières et au pouvoir d’achat des Marocains, souligne Abdelkader Zaïr, membre du bureau exécutif de la CDT. Selon nos informations, les syndicats sont déjà entrés en contact avec des acteurs de la société civile, mais également avec des formations politiques. D’autres prises de contact sont programmées avec certains partis politiques. Le but étant d’annoncer la création de ce front dans les prochains jours, nous affirme Noureddine Soulaïk. Ce dernier souligne que ce front est également ouvert à d’autres syndicats tels que l’Organisation démocratique du travail ou la FDT d’Abdelhamid Fatihi et tous les autres syndicats. À l’évidence donc, le bras de fer opposant les syndicats au gouvernement n’est pas près de prendre fin et risque même de déteindre sur la scène politique.