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Si les œuvres de Mansouri Idrissi donnent à voir une exubérance de couleurs associées, agencées et ordonnées d’une manière fascinante, les tableaux d'Igor Loghinov valorisent les ressources naturelles et patrimoniales du Maroc. L’artiste russe installé au Maroc nous donne à apprécier lors de cette exposition une étonnante série de toiles faites d’impressions ou encore d’atmosphères de l’acte néo-figuratif. L’œuvre polysémique que propose ce plasticien aux amateurs de l’art contemporain est avant tout une fête de couleurs trempées d’allégories. «J’aime bien le peuple marocain et la nature du Maroc. Dans mes œuvres, j’ai adopté une approche plastique basée sur l'observation, l'analyse et la synthèse. J’interprète, à travers mes œuvres, des scènes pittoresques en exploitant une technique plastique russe dynamique pour mettre en avant des formes et des figures interprétant une histoire de la vie quotidienne», indique-t-il.
L’on parle ici d’une scénographie chromatique, limpide à souhait, qui est avant tout une véritable fête de couleurs et de formes aussi riches que variées. «Je peins comme un oiseau qui chante. La peinture, selon ma vision esthétique, est un acte d’interprétation et de représentation. J’essaie de percevoir la réalité à ma guise, en donnant libre cours à mes intuitions et à mes impressions, d’où l’intitulé de mon exposition “De la vue au point de vue”», explique l’artiste Igor Loguinov. Il faut dire que c’est son cachet de toujours : les grandes masses colorées souvent très expressives. Dans sa peinture, ces masses évoluent indépendamment des formes et des lignes. Rien ne peut les délimiter ou les mettre en valeur. Au contraire, elles s’enrichissent mutuellement, se superposent, se chevauchent librement les unes les autres, tels des cowboys célébrant les grands espaces. «Un artiste peut toute sa vie déguiser son habileté grâce aux recherches de styles. Arrêter les recherches c’est mettre fin à son inspiration», ajoute Igor Loguinov.
Ce langage artistique simple s’éloigne de la figuration et s’approche à pas sûrs de sa vision a priori abstraite, mais qui toutefois ne perd pas le nord. L’essentiel pour Igor, au-delà des catégorisations esthétiques, c’est bien le sujet de la toile. En témoignent ses œuvres récentes qui seront exposées à Villa des arts de Casablanca. Tantôt académique, tantôt spontané, Igor Loguinov demeure un éternel passionné des demeures de la mémoire, de leur temps perdu, de leur culture plurielle et de leurs gens de l’ombre.
Cette exposition vient à point nommé rendre hommage à ce plasticien qui y clame tout son amour pour le Maroc, où il vit et travaille depuis bientôt 16 ans. Elle constitue une étape importante dans la carrière professionnelle artistique de Mansouri Idrissi, qui s’étale sur plus de 30 ans. Il s’agit d’une nouvelle démarche plastique axée sur la puissance et l’éblouissement de la couleur en tant que déclencheur de résonances et ressentis enfouis dans l’âme ou l’imaginaire humains. «La démarche plastique employée dans mes œuvres s’inscrit dans l’axiome de l’œuvre, c’est la couleur et la couleur c’est l’œuvre. Mes tableaux peuvent être abordés comme une équation chromatique», confie-t-il.
