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LVMH resserre sa discipline financière et cède Donna Karan

LVMH resserre sa discipline financière et cède Donna Karan
«La stratégie de LVMH consiste à concentrer ses moyens financiers sur ses marques premium comme Céline, Givenchy ou Kenzo», selon un porte-parole du groupe.

LVMH a annoncé la vente de Donna Karan au groupe G-III Apparel pour une valeur d’entreprise de 650 millions de dollars (592 millions d'euros), faute d'être parvenu à redresser l'emblématique griffe américaine de prêt-à-porter.
En cédant Donna Karan – sa plus importante cession depuis plus de dix ans – LVMH fait preuve d'une plus grande discipline financière dictée par un environnement devenu difficile où le luxe peine à trouver de la croissance.

«La stratégie de LVMH consiste à concentrer ses moyens financiers sur ses marques premium comme Céline, Givenchy ou Kenzo», a précisé un porte-parole du groupe. Cette opération pourrait en annoncer d'autres, selon les analystes de Citi, qui évoquent une possible cession de Marc Jacobs, également déficitaire et en pleine restructuration, ou celle des croisières Miami Cruise. La concession DFS de l'aéroport de Hong Kong pourrait quant à elle ne pas être reconduite, à la fin 2017, pour cause d'effondrement des ventes de luxe dans l'ancienne colonie
britannique. Après avoir tenté en vain de remettre Donna Karan sur les rails, face à la féroce concurrence des marques comme Michael Kors ou Tory Burch, LVMH qui avait acquis la griffe américaine en 2001 pour environ 240 millions dollars (hors dettes), a finalement jeté l'éponge. «LVMH se débarrasse d'un problème au moment où le marché devient difficile pour le luxe et où les groupes peuvent se montrer moins accommodants avec les marques qui sous-performent», estime Luca Solca, analyste d'Exane BNP Paribas. Les résultats de Donna Karan ne sont pas rendus publics, mais la griffe, déficitaire, réalise selon certains analystes un chiffre d'affaires d'environ 250 millions d'euros, après la suppression des lignes opérées récemment par le groupe.

LVMH aura 3% de G-III

En avril, le géant du luxe (Louis Vuitton, Möet & Chandon ou Christian Dior) avait imputé la stagnation des ventes de sa division mode-maroquinerie à la suppression de certaines lignes chez Donna Karan et Marc Jacobs, qui accuse, selon les analystes, des pertes supérieures à celles de Donna Karan pour un chiffre d'affaires de l'ordre de 360 millions d'euros.Il y a tout juste un an, la créatrice Donna Karan, qui avait fondé sa marque en 1984, avait dû quitter son poste de directrice artistique, alors que LVMH décidait d'une refonte totale de griffe, supprimant la marque Donna Karan pour se focaliser sur la deuxième ligne DKNY, plus accessible et visant une clientèle plus jeune.

G-III financera cette acquisition par endettement ainsi que par émission d’actions nouvelles au profit de LVMH à la hauteur de 75 millions de dollars, donnant au groupe français une participation d'environ 3% dans l'américain. L'opération devrait être réalisée fin 2016 ou début 2017. G-III Apparel Group, spécialiste de la fabrication et de la commercialisation de vêtements et d’accessoires de mode, contrôle les marques Vilebrequin ou Andrew Marc et opère sous licence pour Calvin Klein, Tommy Hilfiger ou Karl Lagerfeld. Plus de précisions sont attendues à l'occasion de la conférence téléphonique qui suivra la publication des résultats semestriels de LVMH, ce mardi 26 juillet. Vers midi, le titre progressait de 1,12% à 143,9 euros, surperformant légèrement l'indice CAC 40 (+0,75%). 

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