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Éco-Conseil : Brainpiercing ou anticipation mentale, de quoi parle-t-on ?
Sara Naït Slimane : Le brainpiercing a été conçu pour permettre à tout un chacun de bien orienter son énergie via une anticipation des situations les plus difficiles et délicates. Il peut également ressembler à un entrainement mental que la personne fait au quotidien afin d’anticiper et de prévenir les différentes tensions. Dans la pratique, la démarche s’organise en un ensemble de techniques d’autostimulations cérébrales répétées ayant une certaine intensité et imprimant ainsi des pensées pragmatiques de façon durable. Autrement dit, il s’agit de pratiquer une série d’exercices qui ont pour objet de produire un état d’optimisme et de programmer ses pensées vers le positif, ce qui permet ainsi d’avoir la main sur les émotions négatives et de parvenir à les contrôler de manière efficace. Appliquée en entreprise, la méthode brainpiercing trouve toute son importante puisqu’elle permet, au-delà de la maitrise de soi, de créer des relations positives et constructives avec son entourage, notamment sa hiérarchie et ses collaborateurs, et de reprendre goût à des activités porteuses d’harmonie personnelle et relationnelle.
Concrètement, comment peut-on utiliser cette méthode pour aboutir à un épanouissement professionnel ?
Considéré comme une gymnastique mentale, le brainpercing est bénéfique aussi bien pour le manager que pour l’ensemble des collaborateurs. Il permet de fortifier la personnalité tout en permettant à la personne de s’affirmer dans les différentes situations professionnelles, y compris celles qui demandent un grand effort. Il s’agit de recourir à l’image visuelle et d’installer ou «d’imprimer» – si j’ose dire – de nouvelles cartes mentales affectives, ce qui est d’ailleurs bénéfique pour la santé mentale, et d’orienter ainsi son énergie dans le bon sens par la détermination de plans d’actions structurées. Cette démarche permet ainsi de protéger chaque collaborateur des différentes tensions et pressions que connaît le monde professionnel au quotidien et d’éviter ainsi les surmenages, en recourant des techniques simples. Autre application du brainpiercing : les situations d’urgence en entreprise qui engendrent un mal-être intérieur, qui déforment la vision que le collaborateur a de son monde professionnel et qui pénalisent ainsi son processus de prise de décision. Dans cette situation, la démarche permet de dissoudre les réactions émotionnelles envahissantes avant qu’elles ne se manifestent par des troubles psychosomatiques. En gros, le brainpiercing peut être considéré comme un outil de self-management efficace au travail, permettant d’avoir un épanouissement professionnel grâce à des pensées positives et d’améliorer ses relations professionnelles.
Des experts en développement professionnel estiment que la réussite de cette technique dépend de la réunion d’un certain nombre de règles. Quelles sont-elles ?
Cela est vrai et je peux vous en présenter quelques-unes :
• Apprendre à positiver dans chaque situation : cela passe surtout par une respiration profonde et une bonne relaxation. Certes, cela n’est pas évident, mais c’est l’exercice qui permet à la personne de maitriser ses émotions et de bien réagir face aux différentes situations.
• Renforcer son estime de soi : il s’agit là de modifier les croyances négatives et d'en adopter d’autres qui sont positives. D’ailleurs, toutes les ressources sont dans la personne et il s’agit juste de trouver la bonne manière de les faire ressortir et de relever son potentiel.
• S’affirmer constamment vis-à-vis des autres : il ne s'agit pas de considérer les autres comme la cause principale de notre souffrance au travail, mais plutôt d'établir des liens amicaux avec ses collègues et ses supérieures, collaborer avec eux de manière à mettre en jeu leurs atouts comme levier pour la réalisation de nos objectifs professionnels.
• Anticiper le futur et se fixer des objectifs : cela ne peut marcher que si l’on chasse les idées négatives et que l’on dégage celles qui sont positives de chaque situation. Le plus important dans cette étape est surtout d’identifier ses atouts et compétences et savoir les exploiter tout en mettant en œuvre des plans d’action structurés et appropriés à chaque situation.
Certes, la réussite de la méthode du brainpiercing dépend de la réunion des règles que je viens de citer, mais il ne faut pas nier qu’il existe aussi des limites. D’ailleurs, cette méthode sera difficile à mettre en place pour certaines personnes qui ont du mal à positiver et qui ne voient que les points négatifs, notamment dans des situations de conflit, et également pour celles qui sont introverties et qui ont du mal à dynamiser les relations avec l’entourage professionnel. Un accompagnement de longue durée s’impose donc dans ces cas pour aboutir aux résultats escomptés. Il faut aussi faire attention à l’adaptation des objectifs à la situation en question. Pour conclure, je dirai que toute personne dispose des qualités et des ressources nécessaires pour réussir dans sa vie professionnelle, il suffit qu’elle ouvre les yeux et qu’elle se libère des points de blocage.
