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Plaidoyer pour le renforcement de la place de la femme arabe dans la vie politique

Plus de 150 parlementaires, décideurs politiques et représentants d’organisations internationales et de la société civile issues de 20 pays du monde arabe se sont donné rendez-vous hier pour assister au Forum du réseau des femmes parlementaires pour l’égalité. Une occasion pour dresser un bilan des réalisations et identifier les défis à relever pour renforcer le principe de l’égalité des sexes dans la vie politique.

Plaidoyer pour le renforcement de la place de la femme arabe dans la vie politique

Bien que chaque pays arabe présente ses propres spécificités, les femmes issues de cette région sont toutes confrontées aux mêmes difficultés et opportunités quand elles cherchent à réaliser leur inclusion politique. Pour examiner justement les obstacles qui entravent le renforcement de la représentativité féminine dans les Parlements arabes et étudier les moyens d’améliorer leur participation aux décisions politiques, plus de 150 parlementaires, décideurs politiques et représentants des organisations internationales et de la société civile de plus de vingt pays se sont donné rendez-vous hier à Rabat pour assister aux travaux du Forum du réseau des femmes parlementaires arabes pour l’égalité (Ra’edat) qui se tient les 9 et 10 février. Cette rencontre de haut niveau se veut une plateforme d’échange d’expériences, d’outils et de bonnes pratiques pour le soutien des politiques en matière d’égalité des sexes et les actions de plaidoyer dans ce domaine.

D’entrée de jeu, Rachida Benmessaoud, vice-présidente de la Chambre des représentants, plante le décor en soulignant les différentes réformes engagées par le Royaume en vue de consacrer le principe de l’égalité dans les politiques publiques. Elle a cité à cet égard notamment l’instauration d’un Fonds de représentativité féminine en 2009 et l’élaboration d’un projet de loi relative à la création d’une Instance de parité et de lutte contre toutes les formes de discrimination, actuellement en examen en commission au niveau de la Chambre des représentants. Une Instance dont la mission pourra être renforcée, selon elle, éventuellement par les recommandations qui seront formulées à l’issue de cette rencontre.

Des réformes importantes saluées au niveau international, a estimé, pour sa part, l’ambassadeur et chef de la délégation de l’Union européenne au Maroc, Rupert Joy. D’après lui, le Royaume est sur le point de rejoindre les trois pays leaders en matière de représentation des femmes au Parlement, à savoir la Tunisie, l’Algérie et le Soudan, qui affichent un taux de représentation de 30%, contre seulement 19% dans la région arabe. Selon M. Joy, le code électoral actuellement en révision pourrait en effet permettre de réaliser la parité. «Le Maroc jouit d’un contexte favorable, puisque la Constitution de 2011 consacre l’égalité entre les femmes et les hommes et exhorte le gouvernement à mettre en place les mécanismes nécessaires pour garantir la parité», affirme l’ambassadeur qui a saisi l’occasion pour rappeler l’engagement de l’Union européenne pour que l’égalité ne demeure plus un simple slogan. Un engagement qui s’est concrétisé par l’octroi d’un don au Maroc de l’ordre de 45 millions d’euros destiné à la mise en œuvre du plan gouvernemental pour l’égalité.

Pour sa part, Mohamed Naciri, directeur régional de l’ONU Femmes, a insisté dans son intervention sur l’importance de garantir une représentation égale des femmes et des hommes pour promouvoir le développement. «La participation des femmes dans tous les domaines est un gage de réussite qui n’est plus à démontrer, d’où la nécessité d'augmenter le nombre des femmes impliquées à des niveaux élevés de prise de décision. Une telle mesure est suffisante pour constituer une réelle masse critique qui permettra de prendre en considération leurs décisions féminines qui mènent souvent à des résultats plus inclusifs et plus efficaces», explique le responsable onusien. En effet, bien que le nombre de sièges parlementaires occupés ou réoccupés par les femmes dans la région arabe ait augmenté sensiblement passant de 15,9% en 2013 à 19% en 2015, des défis restent à relever pour hisser ce taux au niveau des standards internationaux (30%).

Selon les conclusions d’une étude réalisée en 2014 par l’Université Fayssal ayant porté sur 16 pays arabes, chaque pays de cette région est toujours confronté à un mélange d’obstacles passant de la discrimination structurelle aux pressions sociales qui limitent la capacité des femmes à exercer pleinement une activité politique, que ce soit avant ou après leur élection. L’étude indique, par ailleurs, qu’il est difficile pour une femme d’obtenir une position de responsabilité au sein d’un parti politique. «Les femmes sont perçues comme dépourvues de qualités de leadership et comme ayant moins de chances de gagner des scrutins. Nous devons contribuer à changer cette situation», s’exclame Rula Al Farra Alhroob, présidente du réseau des femmes parlementaires arabes pour l’égalité (Ra’edat) et première femme à occuper le poste de secrétaire générale d’un parti politique en Jordanie. 

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