Près de 12.000 personnes ont pour l'heure été contraintes de quitter leurs foyers à Mossoul dans le nord de l'Irak, la deuxième ville du pays et dernier bastion des jihadistes, selon le gouvernement irakien. Au onzième jour de l'offensive, le général américain Joseph Votel a indiqué que les forces irakiennes avaient «probablement tué environ 800 à 900 combattants de l'EI» jusqu'à présent.
Dans un entretien accordé à l'AFP, le chef du Commandement central de l'armée américaine (Centcom) a toutefois souligné qu'il était difficile de fournir des chiffres précis, car les combattants de l'EI se déplacent en petits groupes autour de Mossoul et tentent de se fondre dans la population. L'offensive, lancée le 17 octobre sur trois fronts (est, nord et sud), se concentre pour le moment sur les localités des alentours de Mossoul et progresse à un rythme relativement rapide, selon des responsables militaires. Mais la résistance devrait être plus importante lorsque les forces irakiennes tenteront de franchir les lignes de défense et d'entrer dans la ville où l'EI avait déclaré un «califat» en juin 2014.
La perspective de devoir livrer une véritable guérilla urbaine à environ 3.000 à 5.000 jihadistes, selon une estimation américaine, retranchés dans une agglomération de 1,5 million d'habitants d'après l'ONU, fait craindre un déplacement de population à grande échelle. Ce possible afflux massif de civils inquiète grandement la communauté humanitaire dans un pays qui a enregistré déjà plus de 3,3 millions de déplacés depuis le début en 2014 de l'expansion jihadiste. Pour l'heure, le ministère irakien pour les migrations a comptabilisé plus de 11.700 déplacés. «En termes de préparation, l'ONU et les agences humanitaires comme la nôtre tablent sur le déplacement de jusqu'à 200.000 personnes dans les prochains jours», a indiqué le Conseil norvégien pour les réfugiés, précisant que les capacités d'accueil des camps étaient pour l'heure de 60.000.