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Signaux contradictoires sur le crédit bancaire

Pas de tendance claire pour le crédit bancaire. Alors que les opérateurs évoquent une amélioration de l’accès au financement bancaire et un accroissement de l’investissement par rapport à l’année dernière, selon l'enquête de conjoncture industrielle de Bank Al-Maghrib, les derniers chiffres rendus publics par cette même institution ne permettent de déceler aucun signe de reprise. À fin mars, le crédit bancaire a tout juste progressé de 1,3% sur un an.

Signaux contradictoires sur le crédit bancaire

Le financement de l’économie par crédit bancaire ne dégage pas encore une tendance claire cette année. Du moins, la situation que reflète son évolution au terme des trois premiers mois ne permet pas d'apporter un jugement net, sauf que la reprise n’est pas encore au rendez-vous. Le flou entourant le comportement du crédit bancaire est alimenté par des signaux qui semblent parfois contradictoires. En effet, au moment où les industriels évoquent une amélioration de l’accès au financement bancaire et un accroissement de l’investissement par rapport à l’année dernière, selon Bank Al-Maghrib (BAM), les derniers chiffres rendus publics par cette même institution ne permettent de déceler aucun signe de reprise. Ils laissent plutôt apparaitre une poursuite du ralentissement du crédit bancaire.

Un ralentissement qui s’est même légèrement accentué comparé à la tendance observée au cours des deux premiers mois de l'année. En effet, au terme du premier trimestre, le crédit bancaire n’a progressé que de 1,3% avec un encours de 768,46 milliards de DH, selon les dernières statistiques monétaires de Bank Al-Maghrib. Pour rappel, la Banque centrale estime sa croissance à environ 2,5% en 2016 et à 4% en 2017.
Cette atonie relevée par BAM concerne, entre autres, le financement de l’investissement. L’évolution du crédit à l’équipement est, en effet, contenue, dans un rythme toujours aussi lent, puisqu’à fin mars dernier son encours n’ayant évolué que de 1,3% à 147,46 milliards.

Le financement des trésoreries des entreprises continue, de son côté, à se replier, mais à un rythme de moins en moins accentué. Les comptes débiteurs et crédits de trésorerie ont, en effet, régressé de 1,2% à 170,05 milliards, alors qu'ils avaient marqué une baisse de 4,3% en janvier et de 4% à fin février. Ce qui renvoie aux déclarations des dirigeants d’entreprises sondés par la Banque centrale. Ces derniers jugent, en effet, la situation de la trésorerie toujours difficile au cours du premier trimestre 2016, en lien avec l’augmentation des charges non financières, la réduction des délais accordés par les fournisseurs et l’accentuation des difficultés de recouvrement.
À noter que ce sont les promoteurs immobiliers qui pâtissent le plus de cette décélération du crédit bancaire. Leur financement recule au fil des mois, passant de -10,6% à fin janvier 2016, à -10,9% à fin février, puis à -12% au terme du premier trimestre 2016 à 56,27 milliards. Et ce, au moment où les crédits accordés aux acquéreurs de logement ont maintenu un rythme honorable (5,8% à 182,52 milliards). De ce fait, les crédits immobiliers dans leur ensemble se sont tassés davantage, augmentant d'à peine 0,7% à 241,34 milliards.

Pour ce qui est des taux débiteurs, les dernières données disponibles sont relatives au quatrième trimestre. Elles font ressortir une baisse de 18 points de base du taux moyen pondéré du crédit bancaire, revenant à 5,49%. Cette évolution s’explique par des diminutions de 17 points de base du taux des facilités de trésorerie et de 59 points de celui des prêts à l’équipement. En revanche, les taux appliqués sur les prêts immobiliers et sur les crédits à la consommation n’ont pas connu de variations significatives, selon BAM. 

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