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Le département de l’Urbanisme et de l’aménagement du territoire planche sur un projet de modélisation de la croissance urbaine des villes. Il compte commanditer début octobre prochain une étude relative à ce projet. L’étude qui coûtera 3 millions de dirhams s’inscrit dans l’objectif majeur fixé par le département de l’Urbanisme de préparer le devenir des territoires à l’horizon 2050.
«La finalité étant d’anticiper les évolutions de nos territoires pour permettre la prise de décision dans les politiques urbaines et de préparer l’avenir de nos territoires au lieu de le subir», explique l’Urbanisme. L’étude devra ainsi repérer le processus sous-jacent à la croissance urbaine des territoires pilotes grâce à la mise en relation des dynamiques générées par cette croissance (étalement urbain, activités, emploi et transformation de l’espace, etc.) et fixera des dispositions de modération de la consommation de l'espace et de lutte contre l'étalement urbain par le biais des plans de modélisation tout en favorisant la densification qualitative de ces espaces ainsi que la limitation de la consommation des espaces naturels, agricoles ou forestiers. Il s’agit aussi de maîtriser l’étalement urbain et contribuer à l’optimisation de l’utilisation du sol au sein des villes étudiées et comprendre les modèles analytiques qui mettent en relation les facteurs de leur croissance urbaine (la théorie de base, théorie de la croissance urbaine par étapes, l’analyse néo-classique de la croissance urbaine, etc.) pour aider à réfléchir en fonction des spécificités de chaque territoire étudié et les tester afin de vérifier dans quelle mesure le modèle peut rendre compte des évolutions réelles de chaque territoire. L’étude passera, par ailleurs, des modèles qui testent des scénarios à des modèles qui aident à construire des scénarios, des modèles illustratifs et pédagogiques au niveau de chaque territoire. Il est également question de développer un outil informatisé gérant les informations spatio-temporelles et permettant l’observation du phénomène de la croissance urbaine lié à chaque territoire étudié.
Tanger et Marrakech, villes pilotes
L’étude en projet sera réalisée en trois phases : une analyse et un diagnostic, scénarios et modélisations et une synthèse globale du travail. Dans la première phase, le bureau d’études retenu devra procéder à une présentation ciblée de la problématique de la croissance urbaine des grandes villes du Maroc et l’opportunité de la modélisation de cette croissance au niveau de ces villes. Dans une deuxième étape, la mission du prestataire lors de cette phase consistera à exploiter notamment le diagnostic réalisé dans le cadre de l’élaboration des Schémas directeurs d’aménagement urbain des villes de Tanger et de Marrakech. Ces deux territoires ont été retenus comme villes pilotes par l’Urbanisme. Ce diagnostic territorial permettra de disposer d’un regard croisé sur les grandes problématiques locales, relatives aux champs économiques, sociaux et environnementaux en analysant chaque territoire dans ses interactions avec les territoires voisins et en mettant en évidence ses points forts et ses points faibles. En prenant en considération les résultats des diagnostics territoriaux en terme d’enjeux de développement, d’inventaire de potentiel de densification, de besoins et de priorités formulés et hiérarchisés pour chaque territoire, le consultant devra dans la deuxième phase calibrer pour simuler des scénarios.
«Au-delà de l’illustration des tendances en cours et de leurs traductions possibles sur le territoire, la modélisation devrait poser des questions multiples pour offrir des solutions et réfléchir à des scénarios. Le paramétrage du modèle traduirait autant d’idées pour simuler l’avenir possible des territoires objet de l’étude. Chacune d’entre elles s’associerait en fait à une volonté de développement, qui correspond elle-même à des scénarios du devenir de ces territoires», précise l’Urbanisme. Enfin, dans la troisième phase, le prestataire devra organiser un séminaire de vulgarisation, lors duquel il présentera les résultats de l’étude. Il établira, préalablement, un document de synthèse des rapports analyse-diagnostic et scénarios et modélisations ainsi que des brochures de vulgarisation. Selon l’Urbanisme, «le Maroc en tant que pays émergent connait de fortes inégalités socio-économiques, créant des ruptures entre la ville et la campagne, et entre le centre et la périphérie du pays, des régions et des villes. Ce qui différencie le cadre de vie des habitants et favorise les migrations spatiales». Les villes sont, par ailleurs, confrontées à une croissance démographique forte et à une tendance irréversible à l’urbanisation (+60% en 2014). Sans oublier la littoralisation de plus en plus affirmée.
