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Un rapport américain tend à blanchir les cultures OGM

Un récent rapport de l'Académie américaine des sciences indique qu'il est difficile désormais de faire la distinction entre les nouvelles technologies d'ingénierie génétiques, développées initialement dans les années 1970, et les méthodes conventionnelles de culture.

Un rapport américain tend à blanchir les cultures OGM
Les experts ont admis «la difficulté à détecter des effets subtils ou à long terme sur la santé ou l'environnement», des produits contenant des OGM.

Les cultures OGM ne présentent apparemment pas plus de risques environnementaux et pour la santé que les récoltes conventionnelles, conclut mardi un épais rapport de l'Académie américaine des sciences sur ce sujet controversé, notamment en Europe. Après avoir analysé un grand nombre d'études sur les OGM, ces scientifiques consultés par l'Académie relèvent toutefois que les résistances développées par les insectes nuisibles à ces cultures sont «un sérieux problème pour l'agriculture». Un problème qui est évitable avec une stratégie adaptée.

Ce document de 388 pages publié mardi dernier «indique qu'il est difficile désormais de faire la distinction entre les nouvelles technologies d'ingénierie génétiques, développées initialement dans les années 1970, et les méthodes conventionnelles de culture». «Nous avons pioché de façon très approfondie dans la littérature scientifique pour obtenir une nouvelle perspective sur l'ensemble des données portant sur les OGM et les cultures développées par des méthodes conventionnelles», a précisé Fred Gould, professeur au département d'entomologie de l'Université d’État de Caroline du Nord, président du groupe de cinquante scientifiques qui a produit le rapport. Ces experts ont analysé près de 900 études et publications sur le développement, l'utilisation et les effets obtenus par manipulation génétique du maïs, du soja et du coton, qui comptent pour quasiment la totalité des cultures OGM commercialisées. Dans le monde, 12% des terres agricoles sont cultivées avec des OGM.

Le professeur Gould a expliqué que l'étendue des informations et des opinions sur ce sujet ont généré de «la confusion» et que ce nouveau rapport vise «à procurer un nouvel examen objectif des données». «Nous espérons ainsi que cette étude permettra de commencer une véritable discussion et d'apporter une nouvelle perspective», a-t-il ajouté. Les experts ont notamment admis «la difficulté à détecter des effets subtils ou à long terme sur la santé ou l'environnement», des produits contenant des OGM. Mais, insistent-ils, les données existantes «n'ont pas décelé de différences dans les risques pour les humains entre les cultures OGM et les récoltes conventionnelles», un constat similaire pour l'environnement. Les auteurs insistent sur l'importance de recourir aux nouvelles technologies de la génomique pour détecter la moindre modification imprévue dans les caractéristiques des nouvelles variétés de récoltes, qu'elles soient génétiquement modifiées ou pas.

«Les nouvelles variétés qui présentent, volontairement ou non, des traits inédits pouvant représenter un danger doivent subir des tests de sécurité, peu importe qu'elles aient été développées avec des techniques conventionnelles ou par manipulations génétiques», insiste le rapport. Ces scientifiques ont analysé toutes les recherches animales effectuées à ce jour sur les effets des composants chimiques dans les aliments OGM commercialisés et n'ont pas trouvé de différences avec les produits conventionnels. Ils relèvent néanmoins le fait que les études épidémiologiques à long terme n'ont pas ciblé les effets de la consommation de produits OGM comme le soja et le maïs ou des pommes et des pommes de terre. Mais les données disponibles ne révèlent aucun lien avec des maladies chroniques.

Au contraire, le rapport pointe certaines indications selon lesquelles les récoltes OGM résistantes aux insectes sont bienfaisantes en permettant de réduire l'usage des insecticides. De plus, certaines cultures OGM en développement sont conçues pour être bénéfiques à la santé humaine comme le riz riche en bêta-carotène (vitamine A). Les récoltes OGM résistant aux insectes nuisibles et aux herbicides n'ont pas réduit la diversité des plantes et des insectes dans ces exploitations agricoles et ont des effets économiques positifs pour les agriculteurs, souligne ce rapport. Tout en indiquant que des transferts de gènes de cultures OGM à des espèces sauvages se sont produits, aucun effet environnemental néfaste n'a été observé. Mais ils soulignent que «la complexité d'évaluer les changements à long terme dans l'environnement rend difficile de tirer des conclusions définitives». Pour le rapport, les agences de réglementation devraient avoir l'autorité d'imposer une surveillance environnementale pour des effets inattendus des cultures OGM. Selon un sondage publié en 2015 par la firme NPD Group, 57% des Américains estiment que les OGM pourraient être risqués pour la santé. 

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