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Auparavant lieu de ralliement des sans domiciles fixes, un ancien urinoir a cédé la place à un jardin d’exception en plein cœur du quartier huppé de Guéliz et à un espace vert qui offre aux Marrakchis une bouffée d’oxygène dans un environnement très urbain. Ce nouveau-né vient non seulement conforter le statut de Marrakech en tant que cité-jardin, mais aussi permettre tant aux autochtones qu’aux visiteurs de s’offrir une parenthèse verte et de respirer à pleins poumons. Pour l’ouverture de ce parc de sculptures monumentales, labellisé COP 22, une clé symbolique du jardin a été remise au maire de la ville, Mohammed Larbi Belkaïd.
Cet espace de détente se veut un lieu de rencontre privilégié à la fois pour les Marrakchis, les touristes et les plus jeunes qui pourront bientôt profiter d’une aire de jeu sécurisée, comme il s’inscrit dans la lignée des plus somptueux jardins de Marrakech, tels Âarsat Moulay Abdeslam, Majorelle, Agdal, El-Harti et la Ménara.
Le projet cristallise une scène artistique marocaine plurielle dans la mesure où 13 œuvres monumentales de grands maîtres ornent le jardin et évoquent des problématiques contemporaines, dont la connaissance, l’enfermement, la matérialité, le rapport à la nature et le développement durable. «À travers cette initiative, nous souhaitons offrir à nos enfants un héritage culturel qui n’aura rien à envier aux plus beaux parcs européens et à la ville de Marrakech un musée à ciel ouvert pour les générations futures et un jardin de sculptures monumentales», souligne Mahi Binebine.
«Un jardin des arts à Marrakech comblerait un vide cruel», dit-il, avant de faire observer que le fait de «convaincre une douzaine d’artistes à réaliser gracieusement des œuvres monumentales a été un jeu d’enfants». Ce parc, qui mérite vraiment le détour de par son univers onirique, renferme des créations, entre autres, de Mahi Binebine, Mohamed Mourabiti, Hicham Benohoud, Karim Alaoui, Florence Arnold, Yasmina Alaoui, Hassan Hajjaj, Ikram Kabbaj, Abdelkrim Ouazzani, Soukaïna Aziz El-Idrissi, Hassan Bourkia, Bouchaïb Habbouli, Fatiha Zemmouri, Mohamed Melehi, Jean-François Fourtout, Abderrahim Yamou et Ahmed Hajjoubi.
Considéré comme une véritable valeur ajoutée pour la cité ocre, ce projet est le fruit d’une collaboration entre Mahi Binebine et l’Agence «BDA» qui, en tant que maître d’ouvrage, a eu six mois pour collecter les trois millions de dirhams nécessaires aux travaux de transformation. Envoûtant dès le premier regard, ce jardin plonge le public dans un merveilleux dépaysement et invite le visiteur de tout âge et de toute culture à flâner, à s’y ressourcer et à s’y reposer. Selon le concepteur de ce projet ambitieux, cette initiative inédite s’inscrit dans un parcours visant à réhabiliter un jardin dans chacune des grandes villes du Royaume, dont Casablanca, Tanger et Essaouira.
