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Warning sur les prêts à risque et la concentration des engagements

Les risques pesant sur la stabilité financière du Maroc sont limités, estime le Fonds monétaire international dans son dernier rapport sur le secteur financier du pays. L'institution de Bretton Woods appelle toutefois à une plus grande vigilance sur les créances en souffrance, même si elles sont bien approvisionnées, ainsi que la concentration des engagements.

Warning sur les prêts à risque et la concentration des engagements

En dix ans, le système financier marocain a grandi en taille et en complexité. Des liens accrus ont été enregistrés entre les secteurs bancaires et d'assurance ainsi qu’une expansion significative en Afrique subsaharienne. Malgré ce développement, les risques pesant sur la stabilité financière sont limités. Les banques locales sont bien capitalisées et rentables et leurs sources de financement stables, estiment le Fonds monétaire international (FMI) dans son dernier rapport relatif à son programme d'évaluation du secteur financier des pays membres.

C'est indéniable. Le contrôle bancaire est efficace et devrait continuer de se renforcer, particulièrement avec l’adoption prévue de la nouvelle loi portant sur les statuts de la Banque centrale qui renforcerait davantage son indépendance et son rôle en matière de supervision bancaire, de stabilité financière ainsi que de surveillance des infrastructures des marchés financiers. Les stress tests pour les huit plus grandes banques de la place montrent que le système est résilient face aux chocs sévères qui pourraient provenir d’une croissance faible prolongée en Europe et de la volatilité des marchés financiers mondiaux. Toutefois, prévient le FMI, il convient de surveiller davantage et étroitement l’évolution des créances en souffrance, même si elles sont bien approvisionnées, ainsi que la concentration des engagements. Selon la Banque centrale, les créances en souffrance s'élevaient à 56,14 milliards de DH en 2015 (+6,9% sur 2014).

Si les crédits accordés à la clientèle, particulièrement à court et moyen termes, sont financés essentiellement par des dépôts stables de la banque de détail, les prêts non performants (créances douteuses après un retard de paiement de X jours) ont augmenté «récemment» en raison de la vulnérabilité enregistrée dans certains secteurs, particulièrement chez les entreprises impliquées dans la construction et le développement immobilier. «Bien que ces difficultés soient peu susceptibles d'affecter la stabilité financière à l'heure actuelle, une surveillance étroite de prêts risqués devrait être renforcée», recommandent les experts du FMI dans ce document de 46 pages édité en anglais. De même, alertent-ils, les banques restent vulnérables aux défaillances des grandes d'entreprises ainsi qu’au risque de retraits massifs de dépôts des grands comptes. «Le système bancaire est particulièrement vulnérable aux risques de concentration : pour chacune des huit banques, la défaillance des trois plus grandes entreprises (clientes) pourrait conduire à la sous-capitalisation». Cependant, dans un scénario – de très faible probabilité – stipulant de pertes importantes de dépôts, les huit banques (que le FMI ne cite pas) maintiendraient des ratios de couverture de liquidité (LCR) au-dessus du seuil réglementaire de 60%.

Par ailleurs, le Fonds prévient de l’interdépendance entre les grandes banques et assureurs de la place, qui doit être surveillée de près. Et pour cause, les assureurs restent vulnérables aux éventuelles faillites des banques (partenaires ou maison mères). En outre, les experts de l’institution de Bretton Woods estiment que les expositions des banques marocaines aux risques de leurs filiales en Afrique subsaharienne semblent limitées. Les tests effectués prouvent que le risque d’une sévère détresse dans les filiales d'Afrique subsaharienne aurait une incidence d’environ 1% du capital réglementaire. Néanmoins, soulignent-ils, des efforts immédiats devraient se concentrer sur les lacunes réglementaires et le contrôle dans les activités bancaires transfrontalières. 

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