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«“Sharaka” est un modèle d'action intéressant pour promouvoir la politique migratoire à l'échelon local»

«“Sharaka” est un modèle d'action intéressant pour  promouvoir la politique migratoire à l'échelon local»
«Sharaka» propose d'accompagner les autorités marocaines compétentes dans la mise en œuvre de la politique migratoire, à travers la mobilisation d'expertises issue des administrations publiques européennes.

Éco-Emploi : Qu’est-ce que le projet «Sharaka» ?
Gilles Cressan : Le projet «Sharaka» est mis en œuvre au Maroc depuis mai 2014 par Expertise France (Agence française publique de coopération technique internationale), avec financements de l’Union européenne (UE), de la France et des Pays-Bas. Il intervient à la suite de la signature en 2013 d'une déclaration de partenariat pour la mobilité entre l'UE, neuf États membres de l'UE et le Maroc.
La démarche innovante de «Sharaka» propose d'accompagner les autorités marocaines compétentes dans la mise en œuvre de la politique migratoire, à travers la mobilisation d'expertises issue des administrations publiques européennes et le partage d'expériences entre les institutions marocaines et les pays européens partenaires : Espagne, Italie, France, Belgique Pays-Bas, Allemagne et Suède.
Largement orienté vers l'accompagnement du ministère des Marocains résidant à l'étranger (MRE) et des affaires de la migration dans sa stratégie en faveur des MRE, le projet «Sharaka» a adapté son cadre d'intervention à la mise en œuvre de la nouvelle politique migratoire marocaine, initiée avec la campagne de régularisation des immigrés de 2014 et de façon très opérationnelle, le projet accompagne
le ministère de l'Emploi et des affaires sociales, via l’Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (Anapec), dans l'adaptation de son offre de services pour l'intégration professionnelle de ces immigrés régularisés.

Quelles sont les nationalités les plus concernées par le volet d'intégration professionnelle et les secteurs qui intéressent le plus les immigrés régularisés ?
Notre intervention se positionne au niveau de l'appui institutionnel davantage qu'auprès des immigrés eux-mêmes. À ce titre, nous œuvrons pour l'ensemble des immigrés régularisés en 2014 (plus de 25.000 personnes) et ceux qui le seront en 2017 (16.000 demandes déposées à ce jour). Selon les données à notre disposition, la cible est composée d'environ un tiers de Syriens, un tiers de Sénégalais et un tiers d'Ivoiriens, de Camerounais, Nigérians, Congolais, etc.
Les secteurs porteurs au Maroc, à la recherche de main d’œuvrs, sont aussi attractifs pour les travailleurs marocains, que pour les travailleurs immigrés. En fonction des qualifications, on peut citer à titre d’exemple les secteurs du bâtiment, de l'agriculture, du tourisme, l’offshoring et des services.

Quels sont les partenaires avec lesquels vous travaillez ?
Nos institutions partenaires au Maroc sont le ministère des MRE et des affaires de la migration, le ministère de l'Emploi et des affaires sociales et l'Anapec. Ces partenaires se sont largement approprié cette nouvelle thématique de l'insertion professionnelle des immigrés régularisés. Ils ont su adapter leurs offres de services, en développant de nouvelles compétences et de nouveaux partenariats, pour inscrire durablement leurs actions dans la nouvelle politique migratoire du Maroc.
Ceci étant, la réussite d'une intégration professionnelle se mesure la longue durée, elle implique de nombreux acteurs (entreprises, institutions, associations...), une communication appropriée ainsi que des moyens législatifs et financiers adéquats. Le projet «Sharaka» reconnait les efforts importants mis en œuvre par le Maroc, qu'il doit accompagner d'une coordination interministérielle efficace en accord avec les priorités définies dans la Stratégie nationale d'immigration et d'asile.

Quel bilan dressez-vous du projet «Sharaka» ?
Le projet «Sharaka» nous semble être un modèle d'action intéressant pour promouvoir cette nouvelle politique migratoire à l'échelon local, dans le cadre de la régionalisation avancée, ou au niveau international, dans une perspective de coopération Sud-Sud.

Le projet «Sharaka» prendra-t-il fin en 2017 ?
Avec les résultats déjà obtenus, le projet «Sharaka» devrait être prolongé de quelques mois, jusqu'en décembre 2017. Nous travaillons par ailleurs, avec nos partenaires marocains et européens, sur de nouveaux projets qui s'inscriront, je l'espère, dans la continuité de «Sharaka».

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