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«Les quatre dernières années, on a eu des marionnettes en guise de présidents»

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Le Matin : En tant qu’ancien président du Raja, comment concevez-vous qu’une aussi grande formation nationale puisse se morfondre dans une crise aussi exacerbée ?
Abdelkader Retnani : J’ai été le premier parmi les anciens présidents à dénoncer la candidature de Mohamed Boudrika. Je l’ai rencontré lors d’un événement dans un palace de Casablanca et j’ai été franc devant tout le monde en lui disant : «Monsieur, vous ne pouvez pas atterrir dans une grande institution comme le Raja directement au poste de président. Vous n’avez aucune expérience !» Ensuite, il y a eu beaucoup d’agissements, de clans qui se sont constitués et beaucoup d’argent qui a circulé, il faut le dire. Boudrika a été le premier président à ne pas avoir fait «ses classes» au Raja avant d’accéder à la plus haute marche. Lorsque j’avais occupé ce poste, j’ai dû préparer le club pendant trois ans et ce n’est que lors de la quatrième année qu’on a été sacrés. Un président ne peut jamais diriger tout seul, il a besoin d’être entouré des bonnes personnes. À mon époque, j’avais un bureau de 25 membres, auxquels je rends un grand hommage. Mohamed Boudrika a dirigé le club pendant trois ans et il est parti, laissant un déficit dont le montant est toujours à confirmer. Il prenait des décisions à lui tout seul. D’ailleurs, les réunions effectuées dans un club sont toujours suivies d'un procès-verbal qui retrace ce qui s’est dit, et je défie quiconque de pouvoir trouver un PV de l’époque Boudrika. J’avais multiplié les sorties pour tirer la sonnette d’alarme et attirer l’attention sur le fait que le Raja courait droit à la catastrophe, mais en vain…

Donc selon vous, le Raja vivrait plus une crise de gestion qu’une crise financière ?
Plus tard, lors des funérailles d’un ancien président du club, Saïd Hasbane est venu me voir pour me demander mon soutien. J’ai répondu que je ne pouvais soutenir qu’un dirigeant porteur d’un projet clair et abouti pour le Raja. Je lui ai dit : «Amenez-nous un PV signé par une fiduciaire assermentée et nous allons faire un tour de table des anciens présidents du RCA. Le problème serait alors réglé en moins de 10 jours !» Car le Raja a ses hommes forts qui le soutiennent depuis toujours. Malheureusement, ce n’est pas l’image véhiculée par la présidence actuelle… Qu’on arrête de dire que le Raja est un club qui est en train de se disloquer ! Le Raja vit une crise d’hommes et de gestionnaires et c’est tout. L’histoire retiendra que ces deux individus (Boudrika et Hasbane) ont fait beaucoup de mal à notre institution ! Les quatre dernières années, on a eu des marionnettes en guise de présidents».

Concrètement, qu’est-ce qui pourrait sortir le club de ce gouffre ?
Aujourd’hui, je pense qu’il n’y a pas beaucoup d’issues possibles. Il faut que nous puissions, nous anciens présidents, prendre les choses en mains ! Il va falloir constituer une commission de trois mois, qui s’attèlera à régler toutes les dettes du club après avoir négocié avec les différents créanciers. Avec l’aide des adhérents, on peut le faire ! Je peux vous assurer qu’en moins d’un mois, on aura réglé tous les problèmes. La grande priorité est de payer les salaires et les primes des joueurs. Ensuite, au terme de la saison, on tiendra une assemblée générale pour trouver un nouveau président. La responsabilité incombe aussi à la Fédération, tout comme au ministère de l’Intérieur, car si le club perdait ses matchs, il est sûr que plusieurs jeunes casablancais se révolteraient, créant des débordements graves. Maintenant, je lance un appel à tous les anciens présidents pour qu’on tienne une réunion avant le terme du mois de février, comme ça, on aura une vision claire à la fin du mois de mars. Ce que je propose, c’est d’accompagner Saïd Hasbane jusqu’à ce qu’il termine la saison, pour ensuite lui trouver un successeur. Ce dernier ne devra pas être riche, seulement un fin gestionnaire et un homme avec des idées novatrices. Si cela se réalise, je vous promets que le Raja signera un exercice tout à fait exceptionnel la saison prochaine». 

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