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«MTF 2017 a choisi de traiter et de donner les clés d’analyse de l’entrepreneuriat social en tant que levier du Co-Développement»

La deuxième édition du Morocco Today Forum est placée autour du thème «Co-Développement : la vision d’un Roi. Avançons ensemble par l’entrepreneuriat social». Bouchra Benhida Rahmouni, directrice du programme scientifique du MTF, revient sur les grands axes du forum ainsi que sur le choix de la thématique.

«MTF 2017 a choisi de traiter et de donner les clés d’analyse de l’entrepreneuriat social en tant que levier du Co-Développement»
Bouchra Rahmouni Benhida.

Le Matin : La vision royale pour le Co-Développement, de l'avis de tous, est une approche innovante qui met l'humain au centre des préoccupations. Comment évaluez-vous cette nouvelle dynamique au Maroc et en Afrique ?
Bouchra Benhida Rahmouni : La vision royale d’un Maroc tourné vers son continent est au cœur de toutes les stratégies du pays. Parmi les axes clés de cette vision, il y a le développement de l’entrepreneuriat ainsi que tout l’écosystème entrepreneurial nécessaire. La stratégie marocaine en Afrique se fixe comme objectif une coopération Sud-Sud bénéfique et profitable pour tous.
Au niveau interne, l'adoption de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), les stratégies sectorielles (Tourisme 2020, Artisanat 2020, Maroc vert, etc.) et les programmes d'auto emploi à l'instar de Moukawalati et le statut de l’auto entrepreneur sont des efforts qui ont été déployés pour lutter contre les facteurs multidimensionnels de l'exclusion. Au niveau de l’Afrique, l’ampleur des projets inaugurés dans plusieurs pays africains, et auxquels le Maroc a pris part, est un autre gage qui atteste la détermination du Maroc à mener à bien une politique plus cohérente, plus volontariste et surtout plus solidaire en Afrique subsaharienne. Prenons le cas de la rénovation de la baie de Cocody à Abidjan qui va permettre aux habitants de la zone de retrouver des conditions environnementales optimales, de disposer de moyens de transport fluvial performants, mais également d’avoir des ressources grâce à l’activité touristique. La création de l’OCP Africa cherche à révolutionner l’agriculture durable en Afrique ainsi que le projet du gazoduc Maroc-Nigeria qui devrait traverser douze pays et s’ériger en un axe structurant économiquement pour toute l’Afrique de l’Ouest puisqu’il est amené, une fois concrétisé, à favoriser l’intégration africaine, contribuera à la stabilité, au développement économique et à la création d’emplois.

Pourquoi le choix de l'entrepreneuriat social comme thème de cette deuxième édition du MTF ?
Cette année, MTF a choisi de traiter et de donner les clés d’analyse de l’entrepreneuriat social en tant que levier du Co-Développement. Le cœur de la vision royale est de libérer les espaces et les énergies pour l’entrepreneur. L’entrepreneuriat social est une partie intégrante de cette vision, puisqu’il prend tout son sens au Maroc et en Afrique, où il s’avère pertinent et nécessaire de mettre en place une stratégie pragmatique en matière de développement économique et social. L'entrepreneuriat social, rappelons-le, doit se positionner sur les secteurs d'intérêt général afin de répondre aux besoins fondamentaux des populations et doit surtout apporter des réponses innovantes à plusieurs défis importants. Quand on regarde de près le paysage de l’économie sociale et solidaire au Maroc, on constate une prédominance des coopératives agricoles et artisanales. Ce n’est que dernièrement qu’au Maroc, et ce malgré le manque de financement et le statut d’entrepreneur social qui n’est toujours pas clair, l’entrepreneuriat social, dans le vrai sens du terme, connaît un certain dynamisme. Plusieurs start-ups marocaines, à travers des projets innovants, ont pour pu générer une réponse aux problèmes de précarité, d'exclusion et de dégradation de l’environnement.
La Stratégie nationale de développement de l’économie sociale et solidaire 2010-2020 (SIGES) ou systèmes d’information géographiques régionaux de l’économie sociale et solidaire, la loi relative au statut de l’auto-entrepreneur, pour ne citer que ces exemples, montrent que l’action des pouvoirs publics en faveur de l’économie sociale et solidaire est étoffée. Il reste cependant un grand effort à faire pour permettre aux entrepreneurs sociaux de jouer un rôle essentiel dans la lutte contre la précarité et toute forme d’exclusion, dans la valorisation et le développement des territoires, dans la création d’emplois, dans la préservation de l’environnement et dans le renforcement de la cohésion sociale. Il est question maintenant que l’entrepreneuriat social puisse devenir un moteur de la croissance économique durable au Maroc.

Quels sont les axes qui seront mis en avant par les intervenants ?
En vue de dégager les points forts de la contribution de l’entrepreneuriat social au co-développement en termes d’amélioration des conditions de vie des populations au Maroc et en Afrique, la conférence sera organisée autour de trois panels  : Innovation sociale, Femmes et jeunesse et Digitalisation. Ces trois axes permettront de traiter les spécificités de l’entrepreneuriat social et d’aborder les pistes de développement de ce secteur aux retombées très prometteuses, de contribuer à décrire et comprendre le phénomène de l’entrepreneuriat social à travers ses différentes manifestations dans plusieurs pays du continent et d’ailleurs et, pourquoi pas, situer ce concept par rapport à des concepts voisins. 

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